Risques pour la santé

Une personne qui souffre d’anorexie mentale a une peur intense de grossir. C’est pourquoi elle pourra atteindre un état de dénutrition important, qui aura des conséquences graves. Nous faisons ici une liste des principaux risques mais qui n’est pas exhaustive :

  • Dysrégulation de la température
  • Dysrégulation des fonctions digestives
  • Altération des systèmes de concentration et d’attention
  • Perte musculaire
  • Aménorrhée
  • Ostéoporose

Le déficit en acides gras engendre une perte de cheveux, une altération des ongles et des gencives, et un désordre vasculaire à l’origine entre autre d’une hypersensibilité au froid en particulier des mains et des pieds.

Le déficit en protéine est à l’origine de la perte musculaire des bras, des jambes, des muscles cardiaque et respiratoire, et des muscles utilisés pour la digestion (entraînant une constipation).

En cas de vomissements, l’acidité liée aux reflux gastriques va attaquer les gencives et les dents, pouvant à terme aller jusqu’au déchaussement de celles-ci.

C’est pourquoi le poids en tant que tel n’est pas un objectif à atteindre lors d’une prise en charge. Lors d’un état de dénutrition, il s’agit de « démaigrir », mais pour ne pas faire que du « gavage », il faut se concentrer sur l’intégration quotidienne des nutriments journaliers nécessaires pour le bon fonctionnement du corps.

Aude Réhault

Anorexie mentale : maladie des sociétés modernes?

Une question qui revient souvent… Elle sous-entend : notre société moderne et occidentale crée-t-elle cette maladie?

A force de voir ces photos de magazines où les personnes exposées sont maigres, certains se demandent si ce phénomène n’influencerait pas les jeunes filles dans un devenir anorexique.

Un argument pour :

L’anorexie mentale est multifactorielle. C’est-à-dire qu’il y a en fait plusieurs causes et origines. On parle aujourd’hui de cause biologique, psychologique et sociale. Mais ces causes ne sont pas clairement et précisément définies.

L’influence sociale importante mais pas unique, peut se voir en particulier depuis les années 80. Dans ce nouveau modèle féminin nous pouvons en effet retrouver des caractéristiques voire des symptômes de l’anorexie mentale :

  • Perfectionnisme et contrôle/ la femme doit être un modèle, une femme parfaite au foyer avec ou sans enfants, carriériste, avec une vie sociale riche.
  • Contrôle du poids / une taille et un poids idéal qui se situe si possible dans la maigreur.
  • Hyperactivité physique / le corps de la femme doit être sec et musclé : les belles années de l’aerobic!
  • Hyperactivité intellectuelle / si elle n’est pas à un haut poste, la femme doit être active, engagée.
  • Contrôle alimentaire / il faut manger sain, la diététique entre dans tout les foyer.

Cette influence sociale exerce alors une sorte de pression. Mais loin d’être à l’origine de tout, c’est aussi dans l’autre sens qu’il faut penser les choses : la mode se calquerait à l’anorexie mentale. Et n’oublions pas qu’il s’agit d’une MALADIE et non d’un phénomène de mode.

Arguments contre :

Des descriptions de l’anorexie mentale sont faites dès l’Antiquité. Donc elle existe depuis longtemps, ce n’est pas une maladie uniquement moderne. C’est la définition officielle et médicale du trouble qui est relativement récente.

L’anorexie mentale existe dans des pays avec une culture différente. Il existe des personnes qui souffrent d’anorexie mentale en Afrique, en Asie. Il ne s’agit donc pas d’une maladie uniquement liée à notre société occidentale.

Cela permet aussi de montrer qu’il ne s’agit pas d’un « caprice » comme certains le prétendent ou le sous-entendent. ce n’est pas non plus lié à la société de consommation : ce n’est pas un rejet de la surproduction ou de la surconsommation.

L’anorexie mentale existe depuis longtemps et n’est pas entièrement dépendante ni créée par la société occidentale moderne.

Aude Réhault

Sites pro Ana

Qu’est ce que c’est?

Les sites pro Ana (et les sites pro Mia) sont des sites internet qui parlent de la « philosophie anorexique ». Il s’agit de divulguer, d’échanger les règles à suivre, les normes, pour être dans le « mode de vie anorexique ». On entre alors dans l’utilisation de l’anorexie comme hygiène de vie, but à atteindre ou maintenir…

« Pro » signifie « pour »
« Ana » pour anorexie
« Mia » pour boulimie

Ces sites sont destinés aux personnes souffrant d’anorexie mentale qui ne réussissent malheureusement pas à sortir du déni, ou de l’ambivalence et de la dualité (symptôme de la maladie) lorsqu’elles se disent malade.
Se sachant malade ou non, elles restent sur le fil, « jouant » avec les limites entre la maigreur et la dénutrition, entre la vie et la mort (qu’elle ne souhaite pas), maintenant un « contrôle » absolu.

Est-ce dangereux?

Ces sites font peurs par leur objet et par la violence passive qui est exposée.
Les sites pro Ana sont alors parfois accusés de créer des anorexiques. Cette question est légitime, mais lorsque l’on regarde précisément, « devenir » anorexique ne dépend pas de la volonté : IL S’AGIT D’UNE MALADIE, non pas d’une mode ou d’un phénomène de société.

Les sites pro Ana sont finalement très dissuasifs : les règles sont strictes et dures (idéal de perfection comme symptôme). De plus, vous n’êtes pas les bienvenus voir interdits dans la communauté si vous ne correspondez pas aux critères requis.

Voici quelques exemples des règles :

Etre mince est plus important qu’être en bonne santé.
Perdre du poids est bien / en gagner est mauvais.
Tu ne peux jamais être trop mince.
Mange de la nourriture épicée, ça aide à hausser le métabolisme

Ce qu’il faut retenir

Les sites pro Ana sont fait par des personnes en souffrance, qui ne réussissent à en sortir. Ils ne sont dangereux que pour elles-mêmes, dans l’entretien d’un trouble qui les détruisent.

Ces sites ne créent pas d’anorexiques, car l’anorexie mentale est une maladie, une construction psychique de l’adolescence qui n’a que très peu à voir avec l’influence de la mode ou de la volonté d’appartenir à un groupe pro Ana (communauté qui se veut être en plus un groupe fermé).

Aude Réhault

L'anorexie et la boulimie