Conséquences des TCA

Vous êtes passée par la trajectoire TCA, faites attention :

Une anorexique de 23 ans à un mental de 13 ans et un corps de 43 ans…

Une analyse sanguine peut aider le médecin à déceler une perturbation, mais une bonne prise de sang ne prouve en aucun cas que vous êtes en bonne santé.

Votre cœur : L’arrêt cardiaque après une hypocaliemie est la première cause de mortalité dans les TCA. Le potassium est un sel impliqué dans la conduction nerveuse, en particulier au niveau de votre cœur. Tout vos comportements favorisent sa carence : la potomanie (trop boire), votre alimentation (ne pas en absorber), vos troubles, en particulier les vomissements. Une hypocaliemie se fabrique en quelques heures. La prise de difukat, ce n’est qu’un sel est cela ne fait pas grossir, et suffit à éviter l’arrêt cardiaque Uelque soit votre poids.

 

Vous n’êtes plus aussi performante au travail? Par votre déséquilibre alimentaire, votre cerveau n’a plus suffisamment de carburant pour fonctionner correctement. Vos capacités cognitives sont alors altérées. Cela engendre des difficultés de mémorisation, de concentration, d’attention… Rassurez-vous, vous récupérerez vos moyens au fur et à mesure de la trajectoire de soin.

 

 

Vos dents, pas si belles que ça? L’équilibre acido-basique de votre bouche est altéré même si vous ne vomissez pas. L’émail de vos dents va fondre et votre bouche peut se détériorer brutalement. Si vous vomissez, la détérioration s’accélèrera. Vos dents peuvent se déchausser, devenir jaunes…

 

Vos cheveux partent? Votre brosse ne ment pas, vous perdez vos cheveux. Ils partent par poignée, se ternissent…À croire qu’ils se nourrissent de protéines et que vous n’en mangez pas assez. Dès que vous retrouverez un équilibre alimentaire, vos cheveux pourront alors retrouver une nouvelle jeunesse et ne plus être source de problème.

 

Tiens, ils se dédoublent! Quelque soit la manucure que vous faites, quelque soit lesuper produit que vous mettez dessus… Vos ongles, comme vos cheveux se divisent en deux, ils ont besoin, eux aussi de protéines.

 

Une nouvelle pilosité apparaît? Elle est liée au « repos endocrinien » dans lequel vous avez mis votre corps.

L’aménorrhée primaire ou secondaire (absence de règles), suivant que vous avez déjà eu des règles, constitue sans doute le signe physique le plus précoce des TCA. Il ne dépend pas seulement du poids, mais surtout de votre équilibre alimentaire. Contrairement à ce qui est souvent dit pour vous faire peur, vos cycles normaux reprendront et votre espoir de faire des enfants reste intacte.

 

Vos os sont fragilisés. On vous a sûrement fait au tant de votre restriction une tomodensitométrie osseuse http://www.coloriages.fr/coloriages/coloriage-squelette-halloween.jpg(calcification). En avez vous la trace? De toute façon, cette restriction n’a pas pu être sans conséquences au niveau de vos os. Pensez y en particulier au moment de votre accouchement, votre bébé risque de prélever du calcium sur vos vertèbres, surtout si votre alimentation n’est toujours pas équilibrée. Attention au sport à fort impact ou les contraintes sont importantes.

 

Un peu froid au main peut être? La veste de votre ami ne suffit plus à vous réchauffer? Le syndrome de Reynaud. Le corps privilégié naturellement toutes les parties vitales. Les extrémités sont donc les premières victimes de cette sélection naturelle qui va envoyer « ce qui reste » du glucose (carburant) vers le cerveau, le cœur, les entrailles.

Des vertiges vous empêchent d’être actives? Un signe tardif, mais qui vous suivra tout au long de vos TCA… Au niveau de la glycémie, le carburant du corps, l’anorexie une vit toujours sur le fil du rasoir. Ses réserves sont épuisées par l’absence de nourriture, mais aussi par l’hyperactivité, vomisseuse elle fait plusieurs fois par jour un exercice très lourd sur le plan calorique. C’est donc à l’occasion d’un effort de trop qu’elle perdrait connaissance… Il existe des perdre de conscience beaucoup plus graves. Certaines anorexiques se carence en eau comme elle le font de la nourriture. Il s’agit alors d’un collapsus pouvant entraîner un arrêt cardiaque.

Votre peau n’est plus la même? Elle est le miroir de votre fonctionnement intérieur. Toute carence, tout excès, en porte les marques. En plus d’une accentuation de vos défauts génétiques, vous avez aussi la peau sèche, vous pelez, vous prenez des coups de soleil, vous avez de l’acné, un sébum particulier.

 

La grossesse. Faire des enfants vous fait peur, normal. Comment mettre un enfant dans ce corps que vous ignorez, pour ne rien dire de la déformation qui vous fait peur? La nature est bien faite, vous n’aurez de mauvaises sensations que dans les premières semaines, voire les premiers mois. Dès que vous sentirez l’enfant, votre angoisse disparaîtra, vous percevrez alors que c’est un autre en vous, cet enfant que vous attendant. Les modifications hormonales changent le climat et votre psychisme est prêt à admettre toutes les transformations.

 

 

Allaiter ou non? Si malgré votre déséquilibre alimentaire, le fœtus peut ne pas souffrir. Par contre, au niveau de l’allaitement, il vous faudra renoncer, car votre lait est de mauvaise qualité. Donc guérir avant d’être enceinte est une question que vous devez vous poser. Et même si la grossesse peut parfois atténuer la symptomatologie, voire la faire taire,  sachez de toute façon que c’est neuf mois ne sont pas un médicament, et que pour différent qu’il soit, ce moment n’est qu’un interlude dans vos troubles alimentaires.

 

Aude Réhault, Alain Meunier

Source : Sos Anor

Diététique : 10 questions courantes

1. Je n’ai pas envie de manger quand je n’ai pas faim.
Moins on mange moins on a faim, mais le risque est que  les obsessions alimentaires nous parasitent l’esprit.

2. Pourquoi 3 repas par jours?
Nous mangeons pour fournir de l’énergie à notre corps. Ce dernier a besoin d’énergie tout au long de la journée. Manquer d’énergie au cours de la journée peut entraîner des pulsions et compulsions.

3. Pourquoi je grossis quand je vomis?
Le corps se rattrape, réussit  à récupérer de l’énergie et le stocke.

4. Je me sens ballonné quand je mange
Se réalimenter ou garder les aliments dans l’estomac est une question d’habitude, l’estomac est élastique. Au fur à mesure de la réalimentation, l’estomac se remuscle et il n y a plus de sensations de ballonnement.

 

Illustration © Katell Le Mat

5. C est quoi l IMC minimale?
18,5

6. Comment le calcule-t-on?
Poids en kg divisé par la taille (en cm), le tout multiplié par la taille (en cm)

7. Je me trouve grosse à un IMC au dessus de 16.
Quand on souffre de TCA, on souffre de dismorphophobie.
D’où l’intérêt d’un suivi avec une psychomotricienne.

8. Les laxatifs me font perdre du poids.
Les laxatifs accélèrent la perte d’eau, des minéraux et des vitamines non absorbés encore par l’intestin. Donc il n’y aucune perte de poids, mais une apparition des carences qui favorisent la prise de poids.

9. Faut-il manger après une crise de boulimie suivie de vomissements?
Oui, c’est nécessaire pour éviter une autre crise. Parlez-en avec la diététicienne plutôt que de rester dans vos angoisses.

10. Puis-je manger que des légumes?
Il est nécessaire de manger de tout pour éviter les carences alimentaires. Celles-ci sont à l’origine des pulsions et des compulsions.

 

Ces « survivantes » de l’anorexie – lepoint.fr

Le site du journal Le Point publie un article sur le processus de soin des troubles alimentaires. Voici le lien vers l’article :

http://www.lepoint.fr/sante/ces-survivantes-de-l-anorexie-28-12-2013-1774911_40.php

Une jeune fille anorexique à l'hôpital Sainte-Anne à Paris.
Une jeune fille anorexique à l’hôpital Sainte-Anne à Paris. © Joël Saget / AFP

 

Le développement d’un TCA peut-il être la conséquence d’un traumatisme?

De nombreux auteurs s’accordent pour parler d’une étiologie (cause du trouble) multifactorielle. Différents facteurs de vulnérabilité ont été identifiés, tels que des facteurs génétiques et biologiques. Des problématiques d’attachement et du développement en lien avec l’environnement émotionnel et parfois des évènements traumatogènes, sont également mis en lumière. L’impact des aspects socio-culturels sur ces problématiques est aussi souligné. Les causes sont différentes pour chaque personne, il n’y a pas de règles. Un travail psychothérapeutique permet de démêler les interactions entre les différents facteurs à la base de l’émergence et du maintien des difficultés.

Dans certain cas, il semblerait que les troubles alimentaires puissent s’envisager comme une conduite dissociante (Salmona, 2008). C’est un comportement qui permet de « s’anesthésier » tant physiquement, émotionnellement que psychologiquement. Elle peut prendre de nombreuses formes  comme par exemple :

  • des prises de toxiques (drogue, alcool)
  • des conduites hétéro-agressives (violences conjugales, bagarres)
  • des conduites à risque et auto-agressives (auto-mutilations, mises en danger, anorexie et crises de boulimie).

Ces comportements sont mis en place de façon intuitives et inconscientes par les personnes ayant vécu un trauma. Ils ont pour objectifs de se déconnecter de la réalité, d’atténuer les manifestations douloureuses d’une mémoire traumatique.

La mémoire traumatique est un trouble de la mémoire émotionnelle implicite, c’est-à-dire non consciente, non verbalisable. C’est une conséquence traumatique liée à des mécanismes neuro-biologiques de sauvegarde de l’organisme. Depuis peu, des recherches scientifiques ont mis en évidence l’existence d’un circuit de la peur conditionnée qui serait sous-jacent aux mécanismes traumatiques et à la mémoire traumatique. Les manifestations de la mémoire traumatique se caractérisent par des pensées intrusives et désagréables liées au trauma, par des flash-back, des cauchemars, des douleurs somatiques, des bouffées d’angoisse… Bien que relatifs au trauma, ces symptômes ne sont pas toujours identifiables comme étant directement relatifs au trauma par la personne qui en souffre, ce qui les rends particulièrement pénibles et déstabilisants ; d’autant plus qu’ils peuvent être ressentis dans des situations anodines de la vie quotidienne.

Pour éviter l’activation de cette mémoire traumatique, les personnes concernées mettent en place des comportements d’évitements et d’hypervigilance afin de ne pas être confrontées à certains indices présents dans leur environnement (une odeur, un son, une parole, une sensation..) qui pourraient « réveiller » cette mémoire traumatique. Lorsque cela n’est plus suffisant, elle commence à faire l’expérience intuitive de l’ « efficacité » des conduites dissociantes qui ne sont que des solutions temporaires puisqu’elles augmentent la mémoire traumatique et induisent elles-mêmes une souffrance tant physique que psychologique.

Selon certains auteurs, les conduites de restriction et de boulimie pourraient donc parfois être comprises comme une tentative de réponses aux manifestations de la mémoire traumatique.

Les processus décrits dans cet article et la souffrance qu’ils génèrent doivent être traités dans un cadre psychothérapeutique. Il est important de les articuler à d’autres notions fondamentales dans la prise en charge des troubles alimentaires que sont le cycle « restriction-boulimie » et les troubles de l’image corporelle.

Caroline Duchi

Minceur : la norme en France!

Une enquête internationale de L’Ined (Institut National d’Etudes Démographiques) de Delphine Robineau et Thibaut de Saint Pol analyse les variations des idéaux corporels selon les sexes et entre les pays.

Près de 20 000 personnes ont été interrogées dans 13 pays de 4 continents. Nous reprendrons ici que ce qui concerne notre chère France. Cliquez ici corps idéal pour  lire l’article si vous souhaitez en savoir plus.

 

Les idéaux de minceur diffèrent selon le sexe. En France, la minceur est plus valorisée pour les femmes que pour les hommes. Vos petits bourrelets qui dépassent sont acceptés si vous êtes un homme, mais si vous êtes une femme, vous ne passez pas. Et pour la minceur, si vous êtes un homme, planquez vous, gavez vous, on vous préfère avec du poids. Quant à la femme, vous pouvez respirer, on ne vous lapidera pas cette fois, vous êtes même majoritairement acceptée! Heureusement pour nous, nous n’aimons pas les extrêmes. Les modalités extrêmes des échelles de l’étude (« très corpulent » et « très mince ») sont marginales pour les deux sexes.

Les chiffres : 37% des personnes interrogées préfèrent la minceur chez un homme, contre 53% chez une femme. La corpulence chez un homme est appréciée par 62% des personnes interrogées.

Différence entre le corps idéal et le corps réel. S’il en existe une, ceci est une source potentielle d’insatisfaction et donc de souffrance.

Du côté des hommes, il y a cohérence. L’idéal masculin est plutôt corpulent avec une corpulence moyenne élevée. Jusqu’ici tout va bien… Mais la femme française suit son amie sud coréenne dans une volonté insatiable de maigrir, alors que notre IMC est le 3ème plus faible sur ces 13 pays… Vous avez dit pression? Et oui, nous obtenons 6/10 à ce score irréprochable dans la volonté de perdre du poids… En avant les régimes en tout genre, 6 femmes sur 10 cherche THE best one!

Résultats : Notre chère France préfère mettre sous pression ses femmes plutôt que ses hommes.

Le lien avec les TCA? Les causes multiples : biologique, psychologique et sociale. Disons qu’avec des normes corporelles pareilles, nous pouvons commencer à imaginer que nous avons peut être des obsessions corporelles qui peuvent être engendrées et  véhiculées par la société. Cela ne suffit pas pour « devenir anorexique ou boulimique », mais il y a peut être une influence. Connaître le nombre de personnes souffrant de troubles alimentaires dans ces pays seraient intéressant à découvrir… (sachant qu’en France, l’anorexie toucherait 30 000 à 40 000 personnes et la boulimie 225 000).

« Lorsque l’on demande aux gens pourquoi ils font un régime, ils avancent des raisons de santé, mais lorsque l’on creuse un peu, on se rend compte qu’il s’agit aussi d’une question d’apparence. Il y a 100 ans en France, on valorisait une corpulence plus élevée, car c’était un marqueur de richesse. Aujourd’hui, être mince est un atout professionnel, elles sont mieux payées et se retrouvent moins au chômage ». Thibaut de Saint Pol

Aude Réhault

L'anorexie et la boulimie