Archives de catégorie : Médical

L’anorexie masculine

L’anorexie mentale existe aussi chez les hommes!
Plus rare et peut être plus cachée, cette maladie peut parfois prendre des formes différentes chez les hommes malgré des symptômes communs.
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Similitudes entre les genres

Obsessions alimentaires, comptage et/ou sélection,  insatisfaction de l’image corporelle, hyperactivité   physique, prise de médicaments (diurétique, laxatifs, produits de synthèse…).

Différences selon le genre

La peur intense de prendre du poids à l’origine de l’extrême maigreur existe aussi chez les hommes.
Mais elle peut aussi prendre une autre forme, ce qu’on appelle le « complexe d’Adonis » (souvent chez les culturistes) ou la « dysmorphie musculaire » ou « l’anorexie inversée ». Ceux qui en souffrent vont chercher à éliminer les graisses ET augmenter leur masse musculaire de manière obsessionnelle. Ils peuvent passer leur temps en salle de sport, multiplier les régimes et ne se trouvent jamais assez musclés.

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Aude Réhault

Hypnose

L’hypnose, qu’est-ce que c’est?

L’hypnose est souvent méconnue, parfois associée à la magie, au spectacle, au charlatanisme, ou à la manipulation… Toutes ces idées reçues peuvent s’expliquer par l’histoire de l’hypnose, mais nous ne reviendrons pas sur ce long et tumultueux parcours ici!

L’hypnose est un état modifié de conscience. C’est un état naturel, survenant spontanément au quotidien.

Souvenez-vous… Une réunion soporifique, un trajet interminable, un cours ennuyeux… A partir d’un certain moment, votre attention va se dissiper, votre vue peut se brouiller, et vous partez dans vos pensées. Voilà un état hypnotique.

Souvenez-vous… Pendant la lecture de votre thriller préféré, durant le film de l’année, l’œuvre d’art qui vous transporte… Vous sortez petit à petit du réel pour vous retrouvez dans votre bulle, au calme, avec ce qui vous passionne… Au point peut être de ne plus entendre quand on vous appelle! Voilà encore un état hypnotique.

Ainsi, l’hypnose est un procédé permettant à chacun d’entre nous de se dissocier afin de s’échapper parfois de la réalité, pour voyager dans notre imaginaire.

Finalement rien d’incroyable, nous avons tous cette capacité innée!

L’hypnose, à quoi ça sert?

L’hypnose peut être utilisée en thérapie. Il s’agit alors d’un mode de fonctionnement psychique par lequel le sujet, en relation avec le praticien, va pouvoir faire l’expérience d’un champ de conscience élargie. Le sujet reste toujours conscient. Il ne pourra jamais être forcé à faire quelque chose qu’il ne veut pas faire, justement parce que l’on reste conscient en état hypnotique…

C’est un outil qui est utilisé pour développer les ressources internes de la personne en souffrance. C’est aussi l’apprentissage du lâcher-prise, sans perdre totalement le contrôle.

 

Hypnose en thérapie dans les troubles du comportement alimentaire

L’hypnothérapie peut ainsi être utilisée dans la prise en charge des Troubles du Comportement Alimentaire (anorexie, boulimie, hyperphagie).

L’hypnose ne soigne pas seule les TCA ! Elle constitue néanmoins une aide dans la prise en charge psychothérapeutique de ces troubles. Il s’agit en effet de développer les capacités de lâcher prise, une meilleure gestion de l’angoisse et des émotions… Voici une liste d’hypnothérapeutes formés à l’hypnose (vérifier au préalable s’il est spécialisé dans les troubles alimentaires) : http://www.hypnose.fr/adresses_therapeutes_hypnose.htm

Loin de la vision stigmatisée de l’hypnose, celle-ci n’est pas que magie ou mentalisme, mais constitue un atout thérapeutique certain et démontré.

Aude Réhault

Un Docteur intéressant qui défend une approche humaine!

Parlons des êtres humains à aider plutôt que des anorexiques à gaver…

Je souhaitais partager un petit article qui parle d’un psychologue Québécois, le Dr Jean Wilkins, qui soigne depuis plusieurs dizaines d’années des adolescents souffrant d’anorexie mentale au CHU Sainte Justine de Montréal. Le discours de cet homme est intéressant, car il prône une « approche clinique humaine » qui semble parfois manquer dans certaines structures de soin. Il parle d’individu et d’approche individualisée dans sa pratique, et met en garde sur une prise de poids trop importante et agressive.

Ce type de discours me paraît suffisamment manquant ou tout au moins important à rappeler, pour le signaler ici. Je n’ai pas encore lu son livre : « Adolescents anorexiques, plaidoyer pour une approche clinique humaine » ; mais ses écrits ou interviews que vous pouvez retrouver, entre autre, sur le site de l’association ANEB (association canadienne des troubles du comportement alimentaire) amènent une vraie bouffée d’air pur avec cette humanité dans son discours… Enfin quelqu’un qui parle d’être humain!

 

http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=10162

 

Aude Réhault

Comparaison entre un régime « normal » et une entrée dans l′anorexie mentale

Comment faire la différence entre une personne qui fait un régime et quelqu’un qui est peut être en train de tomber dans l’anorexie? Voici quelques « trucs » pour différencier les deux comportements…

 

Régime « normal »

Régime « anorexique »

1. Le régime annoncé est parfois avoué.   1. Le régime est caché par le déni ou la manipulation.
2. Le régime est précis, logique, compréhensible, inscrit dans la réalité.   2. Son but est obscur avec des justifications que la personne fabrique pour l’occasion.
3. Le régime est motivé par son désir de se sentir bien dans sa peau, d’être mieux avec soi-même et les autres.   3. Elle s’éloigne de nous et cette distance l’exile.
4. La personne se fixe un poids idéal. Une fois atteint, le régime s’arrête.   4. Le régime est sans limite, il faut maigrir jusqu’à disparaitre.
5. Le régime entraine des conduites désordonnées et excessives.   5. Le régime entraine des conduites ritualisées, organisées voire « obsessionnelles ».
6. La personne suit de multiples régimes, en change au gré des tendances et des modes.   6. L’anorexique est dans une démarche restrictive personnelle passant par l’élimination, la sélection progressive jusqu’à l’aliment unique.
7. Le régime comporte de fréquents écarts et des rattrapages.   7. Le régime est sans faille et de plus en plus restrictif.
8. La personne évite les aliments qui peuvent la tenter.   8. L’anorexique collectionne les aliments, les accumule et les cuisine.
9. Sa conduite se limite au régime qu’elle s’est fixée.   9. Sa conduite est globale, elle touche toute la sphère alimentaire : choix des aliments, élimination et toutes les techniques permettant de perdre des calories.
10. Elle lutte contre la faim et tous les moyens sont bons. Elle trompe la faim avec des coupes faim.   10. La personne utilise les médicaments pour accélérer la perte de calories (laxatifs, excitants, pansements gastriques, diurétiques).
11. Elle ne mange pas à table mais va piller le réfrigérateur.   11. L’anorexique refuse et a des réactions violentes s’il accepte contre son gré.
12. Il est dans le désordre et l’anarchie.   12. La personne est dans l’idéal de pureté.
13. Les boissons sont prises en quantité normale.   13. Elle est potomane (absorption de plus de trois litres d’eau par jour).
14. Elle continue sa vie normale malgré son régime.   14. Son mode de vie change avec le régime, une autre vie s’organise.
15. Les filles ont leurs règles, les garçons commencent leur sexualité.   15. Aménorrhée primaire (les règles ne viennent jamais) ou secondaire (elles s’interrompent) pour les filles. Pour les garçons, absence de désir sexuel.
16. Le régime est vécu comme une contrainte avec des efforts visibles.   16. Le régime est facile.
17. Mauvaise humeur, instabilité caractérielle et affective.   17. Humeur égale. Tout va bien.
18. Anarchie dans les horaires des repas.   18. Dictature du temps, tout est minuté.
19. Le plaisir de manger est préservé, la personne reste gourmande.   19. Manger est une activité douloureuse, pénible entrainant des réactions émotionnelles visibles.
20. Elle essaie de ne pas penser à la nourriture.    20. La préoccupation alimentaire monopolise son esprit et détermine tous ses comportements.
21. Le poids fluctue.    21. Sur la balance, c’est une descente progressive et inexorable qui le rassure sur son projet de maitrise.
22. Elle est apathique et le régime peut l’affaiblir.    22. La personne anorexique est dans l’hyperactivité.
23. Les activités physiques sont limitées.    23. Tous les efforts physiques sont pratiqués de façon abusive sans goût pour le sport et jusqu’à l’épuisement.

Alain Meunier

Anorexie mentale chez l’adulte et chez l’adolescent

L’anorexie mentale se déclare le plus souvent à l’adolescence. C’est peut être pour cela que ces jeunes femmes souffrant d’anorexie mentale sont plus exposées que celles plus âgées.

S’agit-il du même type d’anorexie?

Lorsque l’anorexie se déclenche après l’adolescence, il peut s’agir non pas d’une anorexie mentale, mais d’une anorexie en tant que symptôme d’autre chose, comme une dépression par exemple. Dans ce cas là on ne retrouve pas tous les traits du « mental anorexique » ; l’anorexie, la restriction alimentaire, est alors associée à une perte de l’appétit liée à l’état dépressif.

Cependant, l’anorexie mentale peut survenir après l’adolescence, et la maladie se définit de la même manière dans les deux cas. Mais cela n’arrive pas du jour au lendemain. L’anorexie mentale reste une maladie qui est liée à l’adolescence. En effet, c’est durant cette étape du développement du psychisme humain que la maladie s’installe, là où il y a une souffrance, une fragilité. Elle vient se positionner à ce moment et construire une sorte d’armure, de protection autour de la personnalité pour empêcher toute agression. Mais l’intensité des symptômes, en particulier alimentaires, n’est pas forcément très forte, et c’est pour cela que parfois l’on ne ressent ou ne voit rien d’anormal à cet âge. C’est plus tard, peut être face à une difficulté importante ou suite à une accumulation d’épreuves que les symptômes peuvent s’intensifier et devenir visibles ou engendrer une souffrance.

Ceci rappelle bien que l’anorexie mentale n’est pas qu’une difficulté alimentaire! La sélection d’aliments, la restriction importante, les conduites alimentaires aberrantes ne sont que la partie visible de l’iceberg, c’est pourquoi parfois ils peuvent être très discrets et n’apparaître que bien plus tard. Ou alors c’est l’aménorrhée qui devient problématique lorsque la femme cherche à avoir des enfants, et c’est à ce moment que la recherche diagnostic se fait…

Cela se soigne-t-il de la même manière?

Il s’agit de la même chose, donc les directions du soins sont identiques : prise en charge pluridisciplinaire avec un psy, un nutritionniste ou une diététicienne, une psychomotricienne ou un thérapeute corporel. Mais il s’agit quoiqu’il en soit d’adapter les prises en charge en fonction de chaque personne, de là où elle en est, de l’intensité des symptômes, et de ce qu’elle souhaite modifier.

Structures de soin

Aude Réhault

C’est quoi l’anorexie et la boulimie?

Selon l’une des classifications médicales internationnales (DSM-IV), il existe 4 différents type de troubles du comportement alimentaire :

  1. L’anorexie mentale
  2. La boulimie nerveuse
  3. L’hyperphagie
  4. EDNOS (troubles alimentaires non spécifiés)

Il existe une perméabilité entre les catégories des troubles du comportement alimentaire dans le temps.De plus, la réalité clinique est souvent différente, mais ces définitions permettent d’avoir des repères.

L’anorexie mentale

  • Refus de maintenir le poids corporel au niveau ou au-dessus d’un poids minimm normal pour l’âge et pour la taille (par exemple perte de poids conduisant au maintien du poids à moins de 85% du poids attendu, ou incapacité à prendre du poids pendant la période de croissance conduisant à un poids inférieur à 85% du poids attendu).
  • Peur intense de prendre du poids ou de devenir gros, alors que le poids est inférieur à la normale.
  • Altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps, influence excessive du poids ou de la forme corporelle sur l’estime de soi, ou déni de la gravité de la maigreur actuelle.
  • Chez les femmes postpubères, aménorrhée, c’est-à-dire absence d’au moins trois cycles menstruels consécutifs. (Une femme est considérée comme aménorréhique si les règles ne surviennent qu’après administration d’hormones, par exemple oestrogènes).

 – Soit du type restrictif : pendant l’épisode actuel d’anorexie mentale, le sujet n’a pas, de manière régulière, présenté de crises de boulimie ni recouru aux vomissements provoqués ou à la prise de purgatifs (c’est-à-dire laxatifs, diurétiques, lavements).
– Soit du type avec crises de boulimie/vomissements ou prise de purgatifs : pendant l’épisode actuel d’anorexie mentale, le sujet a de manière régulière, présenté des crises de boulimie et/ou recouru aux vomissements provoqués ou à la prise de purgatifs (c’est-à-dire laxatifs, diurétiques, lavements).

La boulimie nerveuse

  • La survenue récurrente de crises de boulimie (« binge eating »). Une crise de boulimie répond aux deux caractéristiques suivantes :
  1. Absorption, en une période de temps limitée (par exemple moins de deux heures), d’une quantité de nourriture largement supérieure à ce que la plupart des gens absorberaient en une période de temps similaire et dans les mêmes circonstances.
  2. Sentiment d’une perte de contrôle sur le comportement alimentaire pendant la crise (par exemple sentiment de ne pas pouvoir s’arrêter de manger ou de ne pas pouvoir contrôler ce que l’on mange ou la quantité que l’on mange).
  • Comportements compensatoires inappropriés et récurrents, visant à prévenir la prise de poids, tels que : vomissements provoqués ; emploi abusif de laxatifs, diurétiques, lavements ou autres médicaments ; jeûne ; exercice physique excessif.
  • Les crises de boulimie et les comportements compensatoires inappropriés surviennent tous deux, en moyenne, au moins deux fois par semaine pendant trois mois.
  • L’estime de soi est influencée de manière excessive par le poids et la forme corporelle.
  • Le trouble ne survient pas exclusivement pendant des épisodes d’anorexie mentale. Comme pour l’anorexie mentale, le type de boulimie doit être spécifié selon les différences suivantes :

Soit du type avec vomissements ou prise de purgatifs (« Purging type ») : pendant l’épisode actuel de boulimie, le sujet a eu régulièrement recours aux vomissements provoqués ou à l’emploi de laxatifs, diurétiques, lavements.
– Soit du type sans vomissements ni prise de purgatifs (« Nonpurging type ») : pendant l’épisode actuel de boulimie, le sujet a présenté d’autres comportements compensatoires inappropriés, tel que le jeûne ou l’exercice physique excessif, mais n’a pas eu régulièrement recours aux vomissements provoqués ou à l’emploi abusif de laxatifs, diurétiques, lavements.

Ainsi, ce n’est pas parce qu’une personne a des crises de boulimie que celle-ci est boulimique. Il peut aussi s’agir d’anorexie mentale avec crise de boulimie.

De même, les personnes qui souffrent d’anorexie ne sont pas de fait forcément squelettiques, et peuvent se nourrir normalement d’apparence, devant les autres de manière ponctuelle, car les conduites compensatoires permettent de contrôler le poids.

Pour aller plus loin, cliquez ici!

Aude Réhault

Risques pour la santé

Une personne qui souffre d’anorexie mentale a une peur intense de grossir. C’est pourquoi elle pourra atteindre un état de dénutrition important, qui aura des conséquences graves. Nous faisons ici une liste des principaux risques mais qui n’est pas exhaustive :

  • Dysrégulation de la température
  • Dysrégulation des fonctions digestives
  • Altération des systèmes de concentration et d’attention
  • Perte musculaire
  • Aménorrhée
  • Ostéoporose

Le déficit en acides gras engendre une perte de cheveux, une altération des ongles et des gencives, et un désordre vasculaire à l’origine entre autre d’une hypersensibilité au froid en particulier des mains et des pieds.

Le déficit en protéine est à l’origine de la perte musculaire des bras, des jambes, des muscles cardiaque et respiratoire, et des muscles utilisés pour la digestion (entraînant une constipation).

En cas de vomissements, l’acidité liée aux reflux gastriques va attaquer les gencives et les dents, pouvant à terme aller jusqu’au déchaussement de celles-ci.

C’est pourquoi le poids en tant que tel n’est pas un objectif à atteindre lors d’une prise en charge. Lors d’un état de dénutrition, il s’agit de « démaigrir », mais pour ne pas faire que du « gavage », il faut se concentrer sur l’intégration quotidienne des nutriments journaliers nécessaires pour le bon fonctionnement du corps.

Aude Réhault