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Et une envie de bouffer la vie qui creuse

Voici un beau témoignage d’une personne qui souhaite rester anonyme. Merci à « C » de nous avoir livré ses mots si intimes ; cet exercice n’est pas si facile, merci pour son courage…

C’est une histoire d’extrêmes qui se toisent, se plaisent, s’opposent et se confondent. Une histoire de limites, de frontières qui s’entrechoquent avant d’éclater en morceaux pour s’annuler et ne laisser qu’un vaste territoire, avec des possibles à l’infini –comme autant de moyens de se perdre. Parfois on y danse, on s’y sent libre, en pleine maîtrise de chaque instant qui s’y joue, et parfois on s’y épuise, le cœur en éclats, les rêves essoufflés. Ça n’est pas une mode, encore moins un jeu, ça n’est pas futile et surtout pas puéril. Je parle d’une histoire, celle d’une maladie, l’anorexie.

Une partie de ma vie fut occupée à n’être pas là, en place et lieu, à cultiver l’absence à grand renfort de silence, à ternir mon image en espérant au plus fort que l’on se détourne de moi, et qu’à l’usure, on finisse par m’oublier. Et tandis qu’à mon âge la jeunesse à l’entour se consommait tant et plus, je m’écorchais le cœur à tout refuser : l’amour, l’ivresse et la nourriture. Surtout la nourriture. A quoi bon manger ? Je me sentais de trop et je ne voulais rien, sinon le vide, alors c’est mon propre corps que j’avais décidé de consommer du dedans, mes propres sentiments que je voyais se consumer à vau-l’eau de mon repli toujours plus prononcé. Je comptais, triais, me restreignais encore et encore, et au plus mon corps se décharnait, au plus je le sentais vivre et me sentais m’appartenir. Je m’épuisais mais je jurais ainsi être en phase avec moi-même, dans la pleine maîtrise de ce qui me traversait, et surtout de ce qui ne me traversait pas. Je multipliais les excuses pour me détourner du monde, et je courrais après un idéal que je ne reconnaissais même pas dans ce trop plein informe. En réalité, je courrais après le rien, parce que je voulais tout, plus fort, plus loin.

 

Mais alors que je me prêchais un contrôle poussé à l’extrême et que je voulais la paix, tout autour nourrissait mon combat intérieur. Vous me conviez à votre table, j’y venais parfois, contemplais les plats défiler, comme des saisons complices, et je sentais les saveurs affleurer dans ma poitrine, séduisantes ou repoussantes. Je jouissais de n’y prêter qu’une maigre attention à peine assumée, même si à la vérité, tout en moi me hurlait d’y plonger et de m’y noyer dans un ultime abandon. Mais à ces heures d’affrontement, je n’entendais ni vos cris, ni vos prières ; toutes vos tentatives de me faire entendre (votre) raison venaient s’échouer aux quatre coins de mon indifférence. Et l’art de vous faire détourner vos yeux de mon assiette supplantait bien souvent celui de vous tenir tête pour ne rien avaler. Je n’ai pas pris le temps de vous expliquer cette euphorie, ce soudain jaillissement d’adrénaline qui irradiait mon corps en ne me nourrissant que trop peu, pas plus que je n’ai pris celui de vous préserver un tant soit peu de ma tyrannie débordante. Et au plus je refusais et vous renvoyais à votre terrible impuissance, au plus j’aiguisais mes contours. Des courbes, je passais aux angles et aux haillons qui les habillent le mieux pour faire illusion le plus longtemps possible. Je voulais gagner en légèreté, n’être plus qu’une ombre, sinon un souffle pour m’élever plus haut, dans l’espoir naïf de toucher les étoiles et pourquoi pas décrocher la lune. Mais j’ai eu beau m’échiner à extraire, je me prenais le tout en revers –vos regards, et le mien toujours plus dur, vos mots, et mes maux toujours plus lourds. J’ai eu beau me délester, me vider à la démesure, tout enflait en moi, prêt à exploser en un chagrin que vos bras n’auraient pas pu contenir. J’ai tenu avec un dédain à peine dissimulé, et pourtant, une caresse et le regard tendre qui l’accompagne au moment le plus inattendu auraient suffit à me faire m’effondrer, m’abandonnant tout entière à votre amour.

 

J’ai cessé de sourire quand je me suis retrouvée trop épuisée et trop seule, écroulée et presque inerte au beau milieu de ma passion violente –sans avenir à m’inventer, sans amour à me deviner. Et sur la toile douloureuse de mes désirs échoués, les larmes ruisselaient. On aurait pu trouver ça dramatiquement beau, mais j’avais bâti un empire duquel je me sentais désormais plus captive que jamais, et à y balancer ma solitude contre chacun des murs qui la consolidaient, j’étais persuadée qu’il n’y avait personne pour recevoir ma détresse, personne pour la deviner à la lumière du jour et me confier de l’espoir à profusion. Je m’étais tant épuisée à conquérir le droit d’être moi, en moi, malgré la béance de mes plaies ouvertes… mais mon avenir ne promettait déjà plus de me mener bien loin de ce contraste-là, celui du tout et du rien. Et à peine me parlait-on d’équilibre, que je leur riais au nez. Mon mal était sans nuances, vif et brûlant, à quoi bon espérer qu’au-delà tout se tempère à l’envie ?

A la vérité, je m’illustrais en paradoxe, car voilà qu’on me tendait une main, que je voulais prendre le bras, et qu’au demeurant de ma souffrance je ne m’emparais de rien. J’aurais voulu, pourtant, m’y laisser choir pour y puiser la force et l’impertinence de cette jeunesse en laquelle on croit. J’aurais voulu vous partager plus tôt le doute qui enflait derrière ma toute-puissance, sous les silences pesants des soirées à errer seule dans le noir ; celui-là même qui m’a permis, plus tard, de changer de direction et d’aller clopin-clopant vers la guérison. J’aurais vraiment voulu.

Je pourrais bien vous dire comment je composais au quotidien avec mon envie d’être là à bien des égards et celle plus sombre de consommer mon aurevoir. Je pourrais bien vous réciter ces lignes que je me répétais sans cesse pour m’obliger à avancer et à pousser plus loin mon amaigrissement. Je pourrais bien vous retracer les heures nocturnes passées à faire du sport, les plats jetés, les mensonges assumés et surenchéris dans la foulée. Je pourrais bien vous décrire les vomissements qui suivaient ces moments où je contrôlais moins, ma gorge irritée par l’acidité. Vous raconter mes passages trop fréquents sur la balance, à scruter la moindre fluctuation et à m’en sentir fière ou au contraire honteuse et détestable. Vous raconter aussi, ces instants face au miroir où mes doigts se promenaient sur ma peau, sur mes os, à l’affût du moindre relief pour mieux saisir mes contours et m’en sentir rassurée. Je pourrais bien quantifier ma perte de poids et afficher mon IMC au plus bas pour que vous me trouviez assez malade et que vous accordiez en conséquence du crédit à ce que j’avance ici. Je pourrais bien jeter des mots, les faire gicler sur le papier pour décrire votre incompréhension qui me giflait avec violence et me confortait dans l’idée qu’il me fallait couper le cordon, qu’importe que cela doive passer par le fait de me détruire. Oui, je pourrais bien vous livrer tout ça dans les détails, autant de pensées, de gestes déguelasses qui m’illustreraient malade dans toute ma splendeur, et qui nourrirait presqu’à satiété votre impitoyable curiosité. Mais le nœud du problème est ailleurs que dans ce qui se voit ; ailleurs que dans ce qui se palpe. Prenez donc le temps d’ouvrir cette enveloppe postée sous vos yeux, vous y découvrirez à l’intérieur la plus longue des lettres.

L’anorexie n’est pas tant l’histoire d’un corps que l’on veut parfait, que celle d’une souffrance plus intime et plus profonde. C’est la nécessité de se détruire avec la vie dans le collimateur, dans l’idée paradoxale de se sentir exister. C’est ressentir à l’extrême, et y faire face à la force de l’inverse –comme verrouiller les émotions pour ne pas avoir à assumer leur élan ou repousser l’autre parce qu’on a trop besoin de lui. C’est la peur de se perdre au-delà des contours, dans ce qui déborde, comme celle de ne pas parvenir à s’en libérer. C’est aussi tout ce que les prétendus connaisseurs ne disent justement pas à ce sujet. C’est encore, je crois, une histoire d’amour mal contenu, anarchique et volatile. Une histoire d’amour insatiable. C’est mon histoire, comme c’est cette autre histoire, celle de votre ami(e), de votre fille ou de votre sœur. C’est surtout une histoire personnelle, avec des tenants et des aboutissants non applicables à tous.

Mais ce qu’il y a de beau avec elle, c’est que l’on peut s’en sortir, et que lorsque c’est le cas, on se connaît mieux que quiconque, avec des armes précieuses pour affronter les affres de la vie. Parce qu’elle nous ouvre les yeux sur ces forces qui nous animent en deçà ; parce qu’elle nous fait prendre conscience de l’infinie richesse de la vie ; parce qu’elle nous apprend l’amour différemment et l’espoir, démesurément.

« C »

 

Le corps…parlons-en!

Le vécu corporel chez les patientes atteintes de troubles du comportement alimentaire

Le corps est au centre de la problématique dans les Troubles du Comportement Alimentaire (TCA)… le regard que les patientes portent sur leur propre corps est source de conflit. Le regard des autres ou du miroir vécu comme persécutant ou alors recherché car la patiente ne peut se fier à ses propres impressions.

En qualité de psychomotricienne dans un centre de soins, mon rôle est d’écouter le corps de la patiente, qui le parle et qui met en scène sa douleur de vivre dans son corps et l’aider à se l’approprier, à pouvoir dire « je suis mon corps » en plus du « j’ai un corps ».

Vaste programme… nous sommes tous en proie, par moments, aux doutes, aux insatisfactions ressenties face à ce que  le miroir nous renvoie.

Miroir, miroir… dis-moi qui je suis…

La réponse à cette requête est souvent cruelle et vécue comme une expérience désagréable. Donc, pas question d’introduire le miroir d’emblée dans le soin,… mais on y viendra, doucement mais surement.

Ce qui sera recherché est plutôt la rencontre avec son miroir intérieur,… se créer une image du corps grâce à l’écoute de ses sensations, perceptions en étroit lien avec l’émotionnel, car la patiente TCA est en général «déconnectée» de ses sensations et de ses émotions, comme anesthésiée. Réveiller sa sensibilité, sa capacité à ressentir sera un des principaux leviers de la prise en charge en psychomotricité.

L’approche psychocorporelle permet aux patients qui ont progressivement désinvesti leur corps, de reprendre contact avec leurs éprouvés, leurs sensations et leurs perceptions corporelles, facilitant ainsi une réappropriation de celui-ci.

Avant d’aller plus loin,… intéressons-nous à la notion d’ »Image du corps » concept fondamental car toujours impliqué dans les TCA et dont la distorsion freine considérablement la guérison.

L’Image du Corps est la représentation imaginaire que chacun se fait des qualités de son propre corps. Elle se met en place à partir de l’intégration des expériences corporelles, en étroit lien avec la vie relationnelle. Comme nous sommes incapable de nous percevoir réellement, l’Image du Corps se construit dans la relation à l’autre. Elle est en perpétuel remaniement, synthèse du vécu passé et actuel.

Chez les patientes atteintes de troubles du comportement alimentaire, l’Image du Corps peut prendre par moments des aspects pour le moins persécuteurs, voire délirants… on parle alors de dysmorphophobie qu’est la crainte obsédante d’être laide ou malformée.

Les principales thématiques de leurs vécus corporels concernent non pas le poids comme on pourrait s’y attendre mais plutôt la forme et les limites de leur corps et plus précisément de certaines parties…

Ainsi, écoutant les mots du corps de ces patientes, nous observons des préoccupations récurrentes concernant les volumes du corps et surtout du ventre. Elles expriment leur crainte imaginaire que le ventre gonflerait sans limites, à l’infini. Tout comme un début de prise de poids provoque la même crainte que cela ne s’arrêterait jamais. On voit bien là une difficulté à intégrer les limites du corps, une perception altérée de l’enveloppe corporelle, avec soit l’absence de limites ou une enveloppe pas suffisamment contenante et sécurisante, ce qui nous renvoie à la problématique de séparation et d’individuation, avec des limites floues entre moi et non-moi. De nombreuses mises en situation du corps en thérapie psychomotrice révèlent cette problématique.

Aussi, une patiente anorexique prendra aisément la mesure de sa maigreur du haut de son corps, mais se percevra toujours comme grosse à partir du ventre et le bas de son corps, les hanches, les cuisses, parties évoquant la féminité et la sexualité. En effet, la sensualité et le désir ne font pas partie de l’univers de l’anorexique. Tout plaisir qualifié comme sale et impure, est sévèrement réprimé.

Le profil psychomoteur des patientes TCA va de l’hypertonicité à l’hyperactivité, avec des difficultés d’expression des émotions.

En général, les patientes maîtrisent parfaitement  leur corps instrumental, avec très fréquemment un Schéma Corporel bien structuré. En revanche nous observons un malaise dans la mobilisation du corps affectif et relationnel, allant de réactions hypertoniques à l’abandon tonique.

L’hypertonicité peut être assimilée à une carapace rigide venant suppléer une enveloppe défaillante aux limites floues, réduisant considérablement les capacités d’expression. Faciliter la détente et l’expression de la patiente vont être les grands axes du travail en psychomotricité, permettant à la patiente d’habiter son corps de manière plus vivante.

L’hyperactivité évite à la patiente de penser et d’éprouver. La démarche de soin sera celle d’une mise en lien entre la motricité, la sensibilité et les émotions. La mise en mots des éprouvés corporels facilitera un retour au calme et l’émergence d’une pensée sur soi.

 

Synnewa Meyer (Psychomotricienne)

Nouvelle rubrique!

L’association La Note Bleue a depuis cette année un nouveau membre dans son équipe. Leslie Ananou, Psychologue Clinicienne – Psychothérapeute, nous rejoint pour s’occuper en particulier du « pôle entourage » avec des groupes de paroles organisés une fois par mois pour les proches.

Une nouvelle rubrique sur le blog a donc vu le jour : « Pour l’entourage ». N’hésitez pas à en profiter, il est juste en haut à droite!

Bonne lecture, et merci à Leslie…

Aude Réhault

Témoignage, après « Légère comme un papillon »

  • Ma fille est anorexique : je ne sais plus comment l’aider… Est-ce ma faute ?
  • L’anorexie : est-ce qu’on en guérit ?
  • Je suis anorexique mais pas malade !
Ces questions, tant de parents et de jeunes se les posent. Elles nous concernent !

Michela Marzano, 

philosophe, auteur du livre “Légère comme un papillon”, donnera son témoignage sur l’anorexie mercredi 17 octobre prochain à 20h30 au théâtre St Léon, Paris 15e.

Les régimes qui dérapent

L’anorexie mentale débute souvent par un régime qui finit par déraper… Donc attention aux régimes!!!

Vous vous sentez trop grosse, ou avec quelques kilos en trop. La décision de faire un régime est prise. Un régime Dukan? Ou votre propre régime? Quoiqu’il en soit, vous comprenez très vite comment ça marche, pas besoin d’aller voir un nutritionniste, il ne vous apprendra rien

Vous allez petit à petit éliminer des aliments trop gras, avec trop de calories… normal, vous faites un régime, me direz-vous… Puis vous allez éliminer la viande et/ou le poisson… Ou alors cela va simplement vous dégoûter, rien à voir avec le fait que ce soit gras ou non. Les calories vous allez les compter, les recompter et les rerecompter… une obsession va petit à petit s’installer dans votre esprit.

Ce qui est rassurant, c’est que vous vous rendez compte que vous contrôler tout. La maîtrise de cet aspect de votre vie va en plus être efficace, parce que vous perdez du poids, et votre objectif est finalement atteint. Vous vous sentez mieux. Alors pourquoi ne pas continuer un peu…

Mais là il faut arrêter. Vous commencez à être trop maigre, mais surtout très fatiguée et un peu sur les nerfs, votre cerveau ne fonctionne peut être pas aussi bien qu’avant, vous vous sentez peut être parfois ralentie, vous avez du mal à vous concentrer. Vous ne supportez plus rien, ni personne. Et vous vous rendez compte que c’est impossible de vous arrêtez… Mais que se passe-t-il? Vous qui contrôliez si bien la situation, plus rien ne marche. Et des fringales commencent peut être à pointer le bout de leur nez. Dans ce cas, il faut renforcer le régime pour éviter que ces fringales n’effacent tous les efforts que vous avez fait auparavant. Fringales ou pas, les obsessions sont en tout cas très présentes, les calories vous obsèdent et vous en arrivez au point de refuser des restaurants avec vos amis parce que l’idée du repas vous angoisse… La salle de sport est votre meilleure amie, vous prenez les escaliers plutôt que les escalators, le jogging qui était une détente à l’origine est devenu votre activité préférée à 6h du matin avant d’aller bosser 2 fois par semaine, puis 3 fois, puis 4 fois par semaine… Et pourquoi pas aller à la piscine le w.e en plus?

Des règles absentes ou irrégulières? Une fatigue importante? Un isolement qui se crée peu à peu? Des obsessions alimentaires plein la tête? Vous portez un masque en société, tout le monde pense que tout va bien, personne ne voit rien? Parfois même vous vous sentez double? Cette dualité en vous vous mène la vie dure et vous empêche parfois de faire des choix? Dans le fond vous vous sentez triste?… D’autres signes existent et peut être que vous n’avez pas tous ceux cités. Mais le trouble du comportement alimentaire s’est peut être invité chez vous…

L’entrée dans l’anorexie mentale se fait dans ce cas de manière insidieuse. Et c’est un beau jour que vous vous rendez compte que rien ne va plus, que vous êtes épuisée. Heureusement, vous pouvez guérir de l’anorexie mentale (avec ou sans crise de boulimie) ou de la boulimie nerveuse. Mais gardez en tête qu’il s’agit d’une maladie psychique, que soigner le comportement alimentaire est une chose, mais qu’il y a aussi tout l’aspect psychologique de cette maladie qu’il faut traiter. Il vous faut une prise en charge avec plusieurs professionnels (psy, nutritionniste, psychomotricien). Si vous ne voyez qu’un psy ou qu’un nutritionniste, vous n’arriverez à aucun ou très peu de résultats. Si vous ne travaillez pas sur le regard que vous portez à votre corps, il y a plus de risque de rechute…

Dîtes vous qu’il s’agit d’une maladie, et non pas d’une histoire de volonté. C’est pour cela qu’il faut que vous commenciez à accepter d’aller chercher de l’aide auprès de professionnels et spécialistes.

Pour celles qui du coup ont peur de débuter un régime, ne vous inquiétez pas trop non plus. Mais faites attention, faire un régime n’est pas un acte si anodin. Il est important de ne pas éliminer des éléments de votre alimentation. Tout est une question de quantités, et de rythme alimentaire à suivre. Faites vous aider pour un régime, et apprenez à aimer votre corps.

Aude Réhault
Psychologue Clinicienne  – Psychothérapeute

Un Docteur intéressant qui défend une approche humaine!

Parlons des êtres humains à aider plutôt que des anorexiques à gaver…

Je souhaitais partager un petit article qui parle d’un psychologue Québécois, le Dr Jean Wilkins, qui soigne depuis plusieurs dizaines d’années des adolescents souffrant d’anorexie mentale au CHU Sainte Justine de Montréal. Le discours de cet homme est intéressant, car il prône une « approche clinique humaine » qui semble parfois manquer dans certaines structures de soin. Il parle d’individu et d’approche individualisée dans sa pratique, et met en garde sur une prise de poids trop importante et agressive.

Ce type de discours me paraît suffisamment manquant ou tout au moins important à rappeler, pour le signaler ici. Je n’ai pas encore lu son livre : « Adolescents anorexiques, plaidoyer pour une approche clinique humaine » ; mais ses écrits ou interviews que vous pouvez retrouver, entre autre, sur le site de l’association ANEB (association canadienne des troubles du comportement alimentaire) amènent une vraie bouffée d’air pur avec cette humanité dans son discours… Enfin quelqu’un qui parle d’être humain!

 

http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=10162

 

Aude Réhault

Article scandale!!!

Vives réactions face aux publications, nous laissons la parole aux concernées

Ceci concerne l’article sur l’anorexie paru dans Le Monde, le numéro du dimanche 13 et 14 novembre.

http://associationlanotebleue.files.wordpress.com/2011/12/le-monde-fr-anorexie-boulimie-quand-manger-tourne-au-cauchemar.pdf

Je suis personnellement très choquée qu’un journal quotidien aussi prestigieux que Le Monde puisse éditer un article aussi banal qu’inintéressant.
L’anorexie est une maladie du siècle mondiale devenue très courante depuis ces 30 dernières années. Or, l’article que je lis dans le journal ne dit rien de plus que ce que tout le monde sait déjà avec des mots creux.
Le témoignage des psychiatres et des psychologues cités dans l’article n’apprennent absolument rien au lecteur, et les malades qui témoignent sont encore plus malades lorsqu’elles se considèrent comme une personne « guérie ».
Plus la personne insiste sur le fait qu’elle est sortie de l’anorexie, plus cela me paraît suspect. Une personne réellement guérie de la maladie n’a pas besoin d’insister sur ce point, donc déjà une première erreur de casting de la part de la journaliste.

Autre exemple dans le début du paragraphe : en introduction au livre « Le ventre vide, le froid autour » l’auteur nous dit qu’elles ne sont ni boulimiques, ni anorexiques, qu’elles veulent qu’on arrête de les identifier telles qu’elles sont. Or elles sont quoi alors? Ce sont des vraies malades anorexiques (ou boulimiques vomisseuses) qui vivent sûrement toujours dans le déni et qui continuent à perdre leur temps de vie précieux et leur énergie à se justifier pour rester malades à vie. L’acceptation du mot permet l’acceptation de l’état, de la maladie ; il s’agit d’une étape, d’un passage obligé pour s’en sortir, et GUERIR!

Je trouve que cette publication est aussi inutile que stupide. A quoi bon de dire : « Ce  sont des humains comme les autres » « elles s’en sont sorties »… pour nous faire témoigner des filles qui n’ont pas encore levé le déni (premier obstacle à la guérison)!

Ce qui est écrit dans l’article ne nous apprend RIEN. Je m’énerve car il faudrait dire pour changer toute ce qui se passe après ; les témoignages des filles qui sont encore dedans n’aident en rien à espérer une fin heureuse, et n’aide en rien à faire changer les mentalités sur la maladie!
Aucun intérêt de publier les livres dont la journaliste parle et les témoignages dans Le Monde pour dire avec des mots soutenus ce que tout le monde sait déjà. Seules les anorexiques et les boulimiques qui ne sont pas sorties du déni croient que les gens ne savent pas ce qu’elles ont ou ce qu’elles sont alors qu’elles sont transparentes, il n’y a qu’elles qui ne s’en rendent pas compte. Car comme je le répète elles sont dans le déni permanent et se trouvent grosses et veulent toujours tout maîtriser.

Dernière remarque choquante :  » Un tiers des malades ne guériront jamais complétement. » Écrire ça est un scandale c’est comme dire à un malade du cancer  » vous êtes foutu. » Bravo la psychologie envers les malades!!! On en guérit, j’en suis la preuve, et c’est ça qu’il faut faire passer comme idée plutôt que de livrer des chiffres impersonnels…
Je tiens à dire qu’il faut revoir le choix des psychiatres, psychologues et témoins pour mieux présenter et apprendre réellement aux gens ce qu’est  la maladie au lieu de vouloir à tout prix vendre des livres qui n’apprennent rien.
Je considère que cet article est une pure promo de livres qui ne valent pas la peine.
On prend vraiment les lecteur pour des débiles et les psychiatres et les anciennes anorexiques en ont ras-le-bol de toujours lire des clichés dans ce domaine!!!

Une ancienne anorexique anonyme