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Les régimes qui dérapent

L’anorexie mentale débute souvent par un régime qui finit par déraper… Donc attention aux régimes!!!

Vous vous sentez trop grosse, ou avec quelques kilos en trop. La décision de faire un régime est prise. Un régime Dukan? Ou votre propre régime? Quoiqu’il en soit, vous comprenez très vite comment ça marche, pas besoin d’aller voir un nutritionniste, il ne vous apprendra rien

Vous allez petit à petit éliminer des aliments trop gras, avec trop de calories… normal, vous faites un régime, me direz-vous… Puis vous allez éliminer la viande et/ou le poisson… Ou alors cela va simplement vous dégoûter, rien à voir avec le fait que ce soit gras ou non. Les calories vous allez les compter, les recompter et les rerecompter… une obsession va petit à petit s’installer dans votre esprit.

Ce qui est rassurant, c’est que vous vous rendez compte que vous contrôler tout. La maîtrise de cet aspect de votre vie va en plus être efficace, parce que vous perdez du poids, et votre objectif est finalement atteint. Vous vous sentez mieux. Alors pourquoi ne pas continuer un peu…

Mais là il faut arrêter. Vous commencez à être trop maigre, mais surtout très fatiguée et un peu sur les nerfs, votre cerveau ne fonctionne peut être pas aussi bien qu’avant, vous vous sentez peut être parfois ralentie, vous avez du mal à vous concentrer. Vous ne supportez plus rien, ni personne. Et vous vous rendez compte que c’est impossible de vous arrêtez… Mais que se passe-t-il? Vous qui contrôliez si bien la situation, plus rien ne marche. Et des fringales commencent peut être à pointer le bout de leur nez. Dans ce cas, il faut renforcer le régime pour éviter que ces fringales n’effacent tous les efforts que vous avez fait auparavant. Fringales ou pas, les obsessions sont en tout cas très présentes, les calories vous obsèdent et vous en arrivez au point de refuser des restaurants avec vos amis parce que l’idée du repas vous angoisse… La salle de sport est votre meilleure amie, vous prenez les escaliers plutôt que les escalators, le jogging qui était une détente à l’origine est devenu votre activité préférée à 6h du matin avant d’aller bosser 2 fois par semaine, puis 3 fois, puis 4 fois par semaine… Et pourquoi pas aller à la piscine le w.e en plus?

Des règles absentes ou irrégulières? Une fatigue importante? Un isolement qui se crée peu à peu? Des obsessions alimentaires plein la tête? Vous portez un masque en société, tout le monde pense que tout va bien, personne ne voit rien? Parfois même vous vous sentez double? Cette dualité en vous vous mène la vie dure et vous empêche parfois de faire des choix? Dans le fond vous vous sentez triste?… D’autres signes existent et peut être que vous n’avez pas tous ceux cités. Mais le trouble du comportement alimentaire s’est peut être invité chez vous…

L’entrée dans l’anorexie mentale se fait dans ce cas de manière insidieuse. Et c’est un beau jour que vous vous rendez compte que rien ne va plus, que vous êtes épuisée. Heureusement, vous pouvez guérir de l’anorexie mentale (avec ou sans crise de boulimie) ou de la boulimie nerveuse. Mais gardez en tête qu’il s’agit d’une maladie psychique, que soigner le comportement alimentaire est une chose, mais qu’il y a aussi tout l’aspect psychologique de cette maladie qu’il faut traiter. Il vous faut une prise en charge avec plusieurs professionnels (psy, nutritionniste, psychomotricien). Si vous ne voyez qu’un psy ou qu’un nutritionniste, vous n’arriverez à aucun ou très peu de résultats. Si vous ne travaillez pas sur le regard que vous portez à votre corps, il y a plus de risque de rechute…

Dîtes vous qu’il s’agit d’une maladie, et non pas d’une histoire de volonté. C’est pour cela qu’il faut que vous commenciez à accepter d’aller chercher de l’aide auprès de professionnels et spécialistes.

Pour celles qui du coup ont peur de débuter un régime, ne vous inquiétez pas trop non plus. Mais faites attention, faire un régime n’est pas un acte si anodin. Il est important de ne pas éliminer des éléments de votre alimentation. Tout est une question de quantités, et de rythme alimentaire à suivre. Faites vous aider pour un régime, et apprenez à aimer votre corps.

Aude Réhault
Psychologue Clinicienne  – Psychothérapeute

Un Docteur intéressant qui défend une approche humaine!

Parlons des êtres humains à aider plutôt que des anorexiques à gaver…

Je souhaitais partager un petit article qui parle d’un psychologue Québécois, le Dr Jean Wilkins, qui soigne depuis plusieurs dizaines d’années des adolescents souffrant d’anorexie mentale au CHU Sainte Justine de Montréal. Le discours de cet homme est intéressant, car il prône une « approche clinique humaine » qui semble parfois manquer dans certaines structures de soin. Il parle d’individu et d’approche individualisée dans sa pratique, et met en garde sur une prise de poids trop importante et agressive.

Ce type de discours me paraît suffisamment manquant ou tout au moins important à rappeler, pour le signaler ici. Je n’ai pas encore lu son livre : « Adolescents anorexiques, plaidoyer pour une approche clinique humaine » ; mais ses écrits ou interviews que vous pouvez retrouver, entre autre, sur le site de l’association ANEB (association canadienne des troubles du comportement alimentaire) amènent une vraie bouffée d’air pur avec cette humanité dans son discours… Enfin quelqu’un qui parle d’être humain!

 

http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=10162

 

Aude Réhault

Article scandale!!!

Vives réactions face aux publications, nous laissons la parole aux concernées

Ceci concerne l’article sur l’anorexie paru dans Le Monde, le numéro du dimanche 13 et 14 novembre.

http://associationlanotebleue.files.wordpress.com/2011/12/le-monde-fr-anorexie-boulimie-quand-manger-tourne-au-cauchemar.pdf

Je suis personnellement très choquée qu’un journal quotidien aussi prestigieux que Le Monde puisse éditer un article aussi banal qu’inintéressant.
L’anorexie est une maladie du siècle mondiale devenue très courante depuis ces 30 dernières années. Or, l’article que je lis dans le journal ne dit rien de plus que ce que tout le monde sait déjà avec des mots creux.
Le témoignage des psychiatres et des psychologues cités dans l’article n’apprennent absolument rien au lecteur, et les malades qui témoignent sont encore plus malades lorsqu’elles se considèrent comme une personne « guérie ».
Plus la personne insiste sur le fait qu’elle est sortie de l’anorexie, plus cela me paraît suspect. Une personne réellement guérie de la maladie n’a pas besoin d’insister sur ce point, donc déjà une première erreur de casting de la part de la journaliste.

Autre exemple dans le début du paragraphe : en introduction au livre « Le ventre vide, le froid autour » l’auteur nous dit qu’elles ne sont ni boulimiques, ni anorexiques, qu’elles veulent qu’on arrête de les identifier telles qu’elles sont. Or elles sont quoi alors? Ce sont des vraies malades anorexiques (ou boulimiques vomisseuses) qui vivent sûrement toujours dans le déni et qui continuent à perdre leur temps de vie précieux et leur énergie à se justifier pour rester malades à vie. L’acceptation du mot permet l’acceptation de l’état, de la maladie ; il s’agit d’une étape, d’un passage obligé pour s’en sortir, et GUERIR!

Je trouve que cette publication est aussi inutile que stupide. A quoi bon de dire : « Ce  sont des humains comme les autres » « elles s’en sont sorties »… pour nous faire témoigner des filles qui n’ont pas encore levé le déni (premier obstacle à la guérison)!

Ce qui est écrit dans l’article ne nous apprend RIEN. Je m’énerve car il faudrait dire pour changer toute ce qui se passe après ; les témoignages des filles qui sont encore dedans n’aident en rien à espérer une fin heureuse, et n’aide en rien à faire changer les mentalités sur la maladie!
Aucun intérêt de publier les livres dont la journaliste parle et les témoignages dans Le Monde pour dire avec des mots soutenus ce que tout le monde sait déjà. Seules les anorexiques et les boulimiques qui ne sont pas sorties du déni croient que les gens ne savent pas ce qu’elles ont ou ce qu’elles sont alors qu’elles sont transparentes, il n’y a qu’elles qui ne s’en rendent pas compte. Car comme je le répète elles sont dans le déni permanent et se trouvent grosses et veulent toujours tout maîtriser.

Dernière remarque choquante :  » Un tiers des malades ne guériront jamais complétement. » Écrire ça est un scandale c’est comme dire à un malade du cancer  » vous êtes foutu. » Bravo la psychologie envers les malades!!! On en guérit, j’en suis la preuve, et c’est ça qu’il faut faire passer comme idée plutôt que de livrer des chiffres impersonnels…
Je tiens à dire qu’il faut revoir le choix des psychiatres, psychologues et témoins pour mieux présenter et apprendre réellement aux gens ce qu’est  la maladie au lieu de vouloir à tout prix vendre des livres qui n’apprennent rien.
Je considère que cet article est une pure promo de livres qui ne valent pas la peine.
On prend vraiment les lecteur pour des débiles et les psychiatres et les anciennes anorexiques en ont ras-le-bol de toujours lire des clichés dans ce domaine!!!

Une ancienne anorexique anonyme