Merci Dove, pour cette nouvelle prise de conscience de ce que l’on s’inflige à soi même…
Merci Dove, pour cette nouvelle prise de conscience de ce que l’on s’inflige à soi même…
« Faut-il instaurer en France, comme en Israël et en Espagne, une loi qui impose un IMC minimum pour les mannequins? A l’heure où des agences, en Suède, recrutent des filles à la sortie des cliniques pour anorexiques… »
Voici le sujet débat proposé par la chaîne numéro 23 (TNT) lors de l’émission « Hondalette dimanche », le dimanche 19 à 20h45. Le Dr Meunier y est convié pour donner son avis à ce sujet.



A partir du 12 avril 2013, l’Association La Note Bleue met à votre disposition une ligne d’écoute téléphonique !
Cette ligne s’adresse à toute personne concernée directement ou indirectement (proches, professionnels de santé) par les troubles du comportement alimentaire.
Elle vise à apporter une écoute, un soutien, des conseils et informations pratiques à l’appelant mais aussi à l’orienter vers une structure de soins ou une association.
La permanence téléphonique aura lieu tous les vendredis de 12 h à 15 h.
L’appel est gratuit (non surtaxé) et anonyme.
Caroline Duchi
Comprendre que l’on souffre n’est pas mince affaire. Comprendre que l’on souffre d’un trouble alimentaire et que l’on ne peut pas s’en sortir seul est une étape. Faire la démarche pour une prise en charge est parfois douloureux et compliqué. Choisir un psychothérapeute devient un exploit!
Avant toute chose, il ne faut pas oublier qu’une psychothérapie seule pour traiter les troubles alimentaires N’EST PAS EFFICACE. Cette maladie nécessite une prise en charge pluridisciplinaire car il s’agit de maladies complexes qui touchent différentes sphères (alimentaire, psy, corporelle). Vous n’allez pas prendre uniquement un sirop pour votre gorge qui est irritée quand vous souffrez d’une grippe fiévreuse… Mais la psychothérapie est un aspect de la prise en charge, et nous allons tenter ici de vous aider à démêler quelques nœuds.
Sous ce terme se cache 3 praticiens : le psychiatre, le psychologue (clinicien) et le psychothérapeute. Ils ont pour objet d’étude l’être humain et ses souffrances.
Le psychiatre : Statut légal protégé, diplôme reconnu, 10 à 12 ans de formation. Il est un médecin spécialiste. Il peut diagnostiquer et traiter les maladies psychiatriques en utilisant la médecine. Pour cela, il peut prescrire des médicaments et il peut aussi effectuer une psychothérapie, s’il est psychiatre–psychothérapeute.
Le psychologue (clinicien) : Statut légal protégé, diplôme reconnu, 5 ans de formation. Il est un professionnel des sciences humaines. Il est spécialisé dans la compréhension du fonctionnement et de la dynamique psychique de la personne, ainsi que dans la psychopathologie. Pour cela il est formé à l’utilisation de l’entretien psychologique, et à l’utilisation et l’interprétation des tests psychologiques lors de bilans. Il peut aussi être psychothérapeute pour le traitement des pathologies psychiques.
Le psychothérapeute : Statut légal protégé, diplômes et formations variables. Il propose des prises en charge pour le développement et la connaissance de soi, ou pour les souffrances et maladies psychiques.
Différentes types de psychothérapies existent : la Psychanalyse (le plus souvent selon Jung, Freud ou Lacan), la Thérapie Rogerienne, la Gestalt Thérapie, les Thérapies Systémiques (familiales, stratégiques, brèves…), les TCC (Thérapies comportementales et cognitives), la Thérapie Transpersonnelle, la Thérapie Intégrative… Elles font référence à des théories différentes. Il s’agit alors des différents filtres de pensée et grilles d’analyse pour comprendre les dynamiques psychiques d’une personne. La façon de travailler sera donc différente.
En fait, c’est à vous de choisir! Dans les sciences humaines, nous savons aujourd’hui qu’aucun des types de psychothérapie n’est plus efficace qu’un autre. C’est « l’alliance thérapeutique » qui est importante. Il s’agit de la collaboration mutuelle, le partenariat entre le patient et le thérapeute dans le but d’accomplir des objectifs fixés. Cette coopération et cet engagement sont les « critères » d’une bonne psychothérapie. Les outils ou la méthode sont en fait secondaires, tant que le thérapeute les maîtrise. Il faut donc vous demandez si la personnalité du psy et sa manière de comprendre et d’aborder vos difficultés vous convienne. Réponse de psy me direz-vous? En effet, je ne peux pas vous dire quel type de psychothérapie choisir, mais je peux vous dire de vous écouter vous. Essayez de rencontrer un psy près de chez vous, ou un psy qu’on vous a conseillé. Et si vous sentez que cela ne vous convient pas, dîtes lui. Les psys sont là aussi pour vous orienter et vous aider à aller voir ailleurs!
Mais une chose est très importante, choisissez aussi un psy qui est SPÉCIALISÉ DANS LES TROUBLES ALIMENTAIRES. Ces maladies sont très complexes, et il est nécessaire d’avoir un spécialiste qui vous suit, sinon il ne comprendra pas ce que vous lui racontez, ce que vous vivez… Au mieux il vous soutiendra, mais il ne vous aidera pas à guérir.
En résumé, trouver un psy dont la personnalité fonctionne avec la vôtre, quelque soit le type de psychothérapie qu’il pratique, et surtout qui est spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire.
Ce qui vous sera très utile en parallèle de la psychothérapie ou en attendant de trouver le bon psy, c’est de lire. Informer vous au maximum sur les troubles alimentaires et sur le fonctionnement de votre anorexie, de votre boulimie ou de votre hyperphagie. La bonne psychothérapie commence par vous permettre de mieux comprendre les mécanismes de cette maladie qui vous fait souffrir pour mieux la combattre. Si vous ne connaissez pas ou si vous ne voyez pas votre ennemi, comment l’attaquer?
Aude Réhault (Psychologue Clinicienne – Psychothérapeute)
Nous décidons ici d’écrire sur le lien entre la dépression et l’anorexie mentale, car nous entendons encore trop souvent que l’anorexie est une forme de dépression!
Il n’y a pas si longtemps, les personnes souffrant d’anorexie mentale étaient soignées par des endocrinologues parce qu’elles n’avaient pas leurs règles. Une large partie de la maladie n’était alors pas prise en charge… Les maladies psychiques ne doivent plus être traitées de façon symptomatique. Aujourd’hui et depuis peu, l’anorexie mentale est considérée comme une maladie en soit et non plus comme étant l’entrée dans autre chose. L’anorexie mentale n’est donc pas le symptôme d’une autre maladie comme l’hystérie, la psychose, un état limite ni même une dépression… Mais il s’agit d’un syndrome à part entière, trouvant son origine dans les mécanismes de l’adolescence. Ce symptôme prend naissance durant l’adolescence mais l’apparition de la symptomatologie franche, ou la prise en compte des symptômes, ou la sortie du déni peut se faire plus tardivement. Ce qui explique un début soit disant tardif de la maladie.
L’anorexie mentale n’est donc pas un symptôme d’une dépression, ni même une dépression. Il n’est pas interdit de penser qu’au décours d’un TCA puisse apparaître une authentique dépression, mais cela est autre chose.

Maintenant, comparons les signes cliniques de la dépression avec ceux de l’anorexie mentale :
| Anorexie Mentale | Dépression | |
| Âge de déclenchement | À l’adolescence. | Vers 20-25 ans. |
| Cycle de l’humeur | Absence. Il n’y a jamais vraiment de changement d’humeur (dans le sens clinique du terme) entre restriction et boulimie. | Présence. |
| Restriction | La restriction est un mode d’être au monde, une façon de contrôler ce qui est incontrôlable. Quelque part il y a un intérêt de ne pas manger. (Se) Forcer à manger ne sert à rien, les mécanismes qui sous tendent la restriction sont profonds et ont une utilité dans le fonctionnement psychique de la personne. | La sensation de faim disparaît et la restriction devient un abandon : il y a un désintérêt pour tout, notamment pour le fait de s’alimenter. Forcer la personne à manger devient possible car ne va pas mettre en danger l’équilibre psychique de celle-ci. |
| Boulimie | La boulimie est la conséquence de la restriction. Le corps et l’esprit ne tiennent plus dans ce mécanisme qui utilise trop d’énergie psychique et physiologique, et laisse place à des compulsions qui engendrent ensuite honte et culpabilité. La restriction engendre une boulimie, et une boulimie engendre une restriction. | La boulimie peut advenir. Tout comme l’anorexie, il s’agit d’une sorte d’abandon. La boulimie est une tentative de régulation de la souffrance et des affects dépressifs. Mais elle ne s’accompagne pas d’une honte ou d’une culpabilité, et la restriction par compensation pour contrôler l’aspect corporel ne s’applique pas non plus. |
| Amaigrissement | Il s’agit d’une perte de poids très importante en très peu de temps. | L’amaigrissement est moins important, moins fulgurant. |
| Trouble de l’image corporelle | Présence. Ce trouble est constitutif de la maladie. Il est aussi parfois à l’origine des rechutes. | Absence. On a rarement vu une personne souffrant de dépression avoir un trouble de l’image corporelle. |
| Trouble cognitif | Absence. Les personnes souffrant d’anorexie mentale sont douées professionnellement ou scolairement. Lorsqu’elle ne le sont plus, c’est la conséquence de la dénutrition ou de la durée dans la maladie. | Présence. Il s’agit d’un des symptômes. |
| Tristesse et perte de l’élan vitale | La tristesse n’est pas constante et est la conséquence de ce qui est vécu au quotidien comme souffrance liée à la boulimie, au rejet et l’incompréhension des proches… L’élan vitale est maintenue, avec une envie de vivre très importante qui parfois disparaît lorsque le désespoir de s’en sortir apparaît (dû à l’incompréhension de la maladie et de la façon d’en guérir, le refus et le rejet d’accès au soin par les praticiens « censé savoir et aider »…) | Tristesse constante, avec perte de l’élan vitale. L’envie de vivre est diminuée et la motivation ou l’énergie pour bouger disparaît. |
| Processus psychiques | Tachypsychie. C’est à dire une accélération anormale des processus psychiques, qui génère une certaine excitation. | Bradypsychie. C’est à dire un ralentissement des processus psychiques. |
Dr Alain Meunier (Psychiatre – Psychanalyste)
Aude Réhault (Psychologue Clinicienne – Psychothérapeute)

Le Professeur Rigaud, médecin nutritionniste à Dijon, fondateur de l’association Autrement a publié un livre.
« 100 idées pour se sortir d’un trouble alimentaire. Anorexie, boulimie, compulsion… », édité chez Tom Pousse.
Il s’agit d’un ensemble de questions réponses sur les troubles alimentaires. Ludique et facile à lire, cet ouvrage fait le point et permet de comprendre la complexité des différents troubles alimentaires.
Il est à la fois destiné aux personnes souffrant de troubles alimentaires, mais aussi pour les proches, voire les professionnels!
Toute l’équipe de La Note Bleue vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d’année. Bon courage et n’oubliez pas de cherchez des alliés, du soutien (un membre de la famille, un ami, un standard téléphone, une ballade, de la musique…) pour vous aider durant les moments difficiles.
Aude Rehault
a
Obsessions alimentaires, comptage et/ou sélection, insatisfaction de l’image corporelle, hyperactivité physique, prise de médicaments (diurétique, laxatifs, produits de synthèse…).
La peur intense de prendre du poids à l’origine de l’extrême maigreur existe aussi chez les hommes.a
Aude Réhault
L’association La Note Bleue a depuis cette année un nouveau membre dans son équipe. Leslie Ananou, Psychologue Clinicienne – Psychothérapeute, nous rejoint pour s’occuper en particulier du « pôle entourage » avec des groupes de paroles organisés une fois par mois pour les proches.
Une nouvelle rubrique sur le blog a donc vu le jour : « Pour l’entourage ». N’hésitez pas à en profiter, il est juste en haut à droite!
Bonne lecture, et merci à Leslie…
Aude Réhault