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Journée mondiale de sensibilisation aux troubles alimentaires

Les troubles du comportement alimentaire dérangent, sont incompris, mal diagnostiqués, mal soignés, complexes, meurtriers… Mais on en guérit! Aujourd’hui est la journée mondiale de sensibilisation aux troubles alimentaires.

Partagez pour informer, permettre l’ouverture d’un dialogue, de sortir de l’isolement, d’accentuer la compréhension et de sortir des préjugés encore trop nombreux…

Voici les 9 vérités soutenues par la Journée mondiale de sensibilisation aux troubles alimentaires :

 

Et voici les 9 objectifs de la Journée mondiale de sensibilisation aux troubles alimentaires :

Notre réponse à la « Loi mannequins »

La Loi interdisant les photos  retouchées

Une preuve de plus que les anorexiques sont  « incomprises ».
La loi laisse à supposer que l’on devient anorexiques en regardant une photo de mannequin, voire une photo retouchée avec le désir de leur ressembler et de devenir maigre.
Or la cause de l’anorexie est très souvent un traumatisme, et parfois un traumatisme sexuel de l’enfance.  Cela revient donc implicitement à dire à une jeune fille flouée dans sa sexualité qu’elle est devenue malade pour être belle. Quoi de plus injuste? Et même si le traumatisme n’est pas aussi cruel qu’un viol, il n’en reste pas moins que les personnes qui souffrent d’anorexie sont victimes et non coupables de ce qui leur arrive.
Si ces personnes, sont devenues malades en voulant être belle, finalement pourquoi les soigner? La deuxième loi est explicite sur le sujet.

 

La Loi sur le poids des mannequins

Vouloir peser des mannequins aux marches des podiums est aussi étonnant qu’il le serait de demander leur poids à des personnes en surpoids pour certaines professions, ou leur QI à des hommes politiques.
Plus grave, cet examen échappe à toute réalité médicale. Les troubles du comportement alimentaire se manifestent dans l’adolescence par une restriction, les personnes soufrant d’anorexie restrictive, reconnaissables par leurs maigreurs. Ce n’est que plus tard que le mental anorexique se manifeste par des boulimies et des vomissements et/ou des comportements par lesquels, en général, elles stabilisent leur poids.

Dans leur grande majorité, les mannequins concernées ne souffrent pas d »anorexie restrictive mais de boulimie avec vomissements. Les anorexiques  échappent donc définitivement à la loi. Si par hasard l’une d’elles se retrouvait  prise dans les mailles du filet, l’entretien avec un médecin du travail, même informé, a peu de chance d’aboutir à des soins. L’interdiction de travailler n’est assorti d’aucune obligation de se soigner.

 

Pour plus d’informations sur la loi

 

Dr Alain Meunier

Dalida et l’anorexie mentale…

« Quand elle était petite, elle était différente. Le regard des autres sur elle a toujours été important. Dalida n’est pas n’importe quelle femme » (extrait de la bande-annonce du film Dalida).

Il y a quelques jours, je suis allée voir le film Dalida au cinéma, et j’ai été submergée par l’émotion durant quasiment toute la projection. Au début, je me disais « tiens c’est bizarre, elle a des comportements d’anorexiques… », et puis j’ai laissé ce commentaire dans un coin de ma tête pour profiter du film. Cependant, plus ça allait, plus je voyais Dalida, dont je ne connaissais pas la vie, comme une anorexique, c’était flagrant. Je la comprenais à 100% dans sa recherche de l’Amour, dans sa quête du bonheur, dans sa relation avec les autres, dans sa dévotion, et dans sa passion. Vint le moment où Dalida se fait vomir à plusieurs répétitions, et là c’était clair pour moi : elle était bel et bien atteinte d’anorexie mentale. A un moment, on voit bien Dalida amaigrit, refusant de s’alimenter, fatiguée et lasse. Plus le film passait, plus j’étais transpercée par cette découverte, et plus je ressentais de la compassion pour cette belle personne. Le tout ponctué d’un très beau jeu d’actrice et de musiques toutes plus émouvantes les unes que les autres. J’ai pleuré plusieurs fois pendant le film et surtout après, en sortant de la salle où j’ai déversé un torrent de larmes ! J’avais l’impression de connaître la vie de Dalida bien plus que tous les autres spectateurs qui venaient de visionner le film, j’avais envie de dire à tout le monde « ne vous rendez-vous pas compte quelle était anorexique ? ».

Plusieurs éléments m’ont mis la puce à l’oreille. Tout d’abord, l’enfance de Dalida, avec plusieurs traumatismes sociaux (humiliations à l’école, rejet de ses camarades, mauvaise intégration), et familiaux (arrestation de son père dont on l’a privée, père violent envers la maman, etc.). Dalida, qui n’avait déjà pas confiance en elle et qui avait peur du regard des autres, a ainsi reçu une image choquante de la relation Homme-Femme au sens large. Elle n’a pas reçu tout l’amour de son père dont elle avait besoin et elle s’est retrouvée confronté à des « problèmes de couple » graves déformant ainsi sa vision de la vie amoureuse.

J’ai surtout beaucoup ressenti le manque d’amour et la solitude dont Dalida souffre. Elle excelle dans son domaine, elle a « tout » pour elle, elle est idolâtrée, elle est belle, et elle est intelligente. Tout pour être heureuse, me direz-vous. Malgré cela, on perçoit tout de suite l’immense vide intérieur auquel elle est confrontée. Oui, Dalida excelle, oui Dalida a d’immenses qualités professionnelles et personnelles, mais Dalida aspire à autre chose. Quelque chose de plus grand, de plus profond, de plus « léger », et de plus humain. Je perçois là une recherche de spiritualité, une quête de sens, une volonté de se « verticaliser » pour aller chercher des réponses à ses questions. C’est aussi pour moi, une opposition entre la Terre, ce « bas monde » dans lequel une partie d’elle est reconnue, et à l’inverse, le haut, le divin, l’Eternel, l’Absolu dans lequel elle aimerait se révéler. On pourrait y voir là, l’ambivalence bien connue des anorexiques. Les deux personnalités qui ont du mal à s’accepter, à vivre en harmonie. Dans l’esprit de l’anorexique, il n’y a de la place que pour une seule personne, ainsi l’une des deux combat l’autre. Dans le film, c’est l’opposition entre Dalida la chanteuse talentueuse, « parfaite » dont on parle, et Yolanda la femme, humaine, sensible, qui n’a pas confiance en elle, qui se cache et qui est évincée du devant de la scène.

Le rapport à la féminité est également bien mis en avant avec le grand désir de Dalida de faire des enfants et son immense amour pour eux. Le fait qu’elle ne puisse pas en avoir est un élément supplémentaire qui a aggravé son anorexie mentale. Car dans ce monde superficiel et plein de paillettes, en quoi la vie vaut-elle la peine d’être vécue si on ne peut pas la donner ? Si on ne peut pas la partager ?

D’autres signes très évocateurs étaient présents comme son hyperactivité et son contrôle. Dalida n’arrêtait pas, enchainait les tournées, les plateaux de télévision, les voyages dans le monde ; elle s’est même mise à danser sur scène pour suivre la mode de l’époque et devait ainsi répéter sans cesse. De plus en plus marquée par les éléments tragiques de sa vie, on assiste à un enfermement de Dalida. Elle s’enfermait dans son métier pour ne pas penser au reste, c’était sa coquille, sa carapace, afin de se sentir protégée de l’extérieur, de ses éventuelles agressions.

J’ai été plus que surprise en voyant se film, car j’ai ressenti une connexion très forte entre le personnage de Dalida et moi qui ai également connu l’anorexie mentale. C’est comme si j’avais pu lire en elle son mal-être, comme si je le comprenais. J’avais l’impression que son entourage proche ne la voyait que comme une femme fragile et vulnérable qu’il fallait prendre avec des pincettes, mais j’ai surtout vu en elle sa force intérieur, son envie de donner du sens, son envie de partager sa vie (avec un homme, avec un enfant, avec son public, avec le monde extérieur), et son envie d’exister.

Dalida n’était pas folle ni malade au sens médical du terme, elle était « malade d’amour » comme elle le chante si bien dans « Je suis malade ». Cette chanson est une déclaration d’amour très puissante. Elle a tellement d’amour a donner, qu’elle en souffre, et c’est ce que j’appelle la passion. Comme toutes les anorexiques, c’était une personne aimant « à la folie », qui croyait du plus profond de son âme en l’Amour mais qui n’a pas réussi à trouver sa place dans un monde qui pourtant l’acceptait tout entière. Mes larmes ont largement coulé lors de l’interprétation de cette chanson parce que j’ai trouvé magnifique le fait de pouvoir chanter haut et fort, debout devant le monde entier, cet immense besoin d’amour. Elle assume le fait d’être complètement perdue, et ceci est pour moi une demande à l’aide, très explicite. A bon entendeur…

La réalisatrice du film a prononcé ces mots sur le plateau de Michel Drucker : (Dalida était) « une femme à la recherche du bonheur, tournée vers l’extérieur. Elle s’est oubliée, elle a cherché l’amour à l’extérieur ». Après avoir fait des recherches sur Dalida, je n’ai pas trouvé de mention qui parle d’une éventuelle anorexie mentale, mais cette phrase n’a fait que renforcer mon sentiment par rapport à la chanteuse.

Ceci est pour moi le début de la compréhension de notre chère anorexie.

Et-vous, qu’en avez-vous pensé ?

Emmanuelle

Le Poids? Sans commentaire!

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L’organisme québécois EquiLibre organise pour la 5ème année consécutive, à l’instar des américains depuis 2008 (Fat Talk Free®Week), la semaine : Le Poids? Sans commentaire!

Il s’agit de sensibiliser la population à l’omniprésence et aux conséquences néfastes des commentaires sur le poids. Belle initiative que nous tentons de relayer depuis 4 ans.

Sur la page de leur site vous pourrez y trouver des témoignages, des outils de réflexion et pédagogiques, le résultats d’un sondage. N’hésitez pas y jeter un œil et à partager.

De votre côté, observez! Écoutez, rendez vous compte, si ce n’est pas déjà fait, à quel point le poids et la forme corporelle sont des sujets de conversation récurrent. Et surtout testez vous! Essayez, pendant une semaine de ne pas en parler (ni de vous, ni des autres). Remarquez à quel point le sujet peut être évité, et à quel point il est agréable et parfois libérateur, de parler d’autre chose!

J’irais peut être même plus loin! Passons une semaine sans parler de poids ou de forme corporel, ni de nourriture! Faites que ces 2 sujets de conversation disparaisse pendant une semaine. Ou découvrez la difficulté éventuelle pour vous de ne pas parler de cela…

Bonne semaine libre à vous et surtout partagez!!!

Aude Réhault

« Chère Anorexie » – Documentaire Arte

chere-anorexie-boutique-arteARTE : « À travers les témoignages poignants de malades et de soignants en Europe, une enquête sensible sur l’énigme de l’anorexie, dont la prise en charge ne cesse d’évoluer, à travers des thérapies complémentaires, y compris familiales ou artistiques. »

Voilà le programme que nous propose Arte mardi 18 octobre à 22h35, ou en video à la demande du 18 octobre au 17 décembre 2016.

Chère Anorexie – Arte

 

Groupe de méditation

L’association vous propose des sessions de méditation en groupe afin de vous offrir une parenthèse, un espace pour vous poser et être à l’écoute de vos sensations.groupe-meditation-la-note-bleue

Une session comprend 5 séances (4 séances hebdomadaires, puis une séance un mois après) et qui durent une heure et demie. N’hésitez pas pour de plus amples informations à télécharger la plaquette ou à contacter Charlotte au 06.14.98.34.97.

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Enfin du nouveau!

Le Dr Alain Meunier réagit à l’article du Professeur Gorwood :

L’anorexie : le plaisir de maigrir plutôt que la peur de prendre de grossir (Résumé ici : INSERM – Gorwood)

 

Enfin du nouveau

L’intérêt, et la nouveauté, de cette expérience, est de posséder un mode opératoire permettant de juger, voire de quantifier les réactions des anorexiques face à des images de grosseur ou de minceur.

L’observation clinique avait déjà fait la preuve que les patientes sont plus dans un désir de minceur que dans une peur de prendre du poids.

Elles se comparent dans la rue et leurs regards sont attirés par celles qui sont plus minces qu’elles et non plus grosses.

Par exemple, les images des sites Pro Ana viennent  toujours dans le sens du « moins que moi ».

Elles n’ont aucune appréhension, aucun rejet par rapport aux personnes présentant du poids et on ne devient pas anorexique parce que son père est obèse ou que sa petite sœur est en surpoids.

Par contre elles se jugent toujours beaucoup plus grosses que celles qui ont le même poids qu’elles car leur regard est altéré par la déformation de leur propre image corporelle. Elles se jugent toujours beaucoup plus grosses en regardant leur propre silhouette précédemment dessinée sur un mur.

 

Le problème n’est pas ce qu’elles regardent mais d’où elles regardent.

Ces expériences partent donc d’un présupposé qui ne peut être ignoré : on devient anorexique par imitation d’une image extérieure. On ne fait ici que substituer « l’image de la minceur » à  » l’image du poids », d’une représentation extérieure à une autre.

L’expérience nous dit qu’on ne devient pas anorexique parce que sa mère l’est ou parce que son idole favorite fait du 34 : c’est une légende urbaine qu’il faut absolument combattre.

D’ailleurs, mes patientes ont  très mal réagi à la loi visant à stigmatiser les mannequins car cela laissait supposer qu’en limitant les images extérieures de minceur on  pouvait régler la souffrance  qu’elles vivent. « Ils ne comprennent décidément rien à notre problème !»

 

L’anorexie semble tout au contraire un trouble de l’image de soi. 

Des expériences en 3D où l’anorexique est confrontée à son hologramme le montre bien. Les anorexiques sont dans l’impossibilité de saisir leur hologramme car la représentation psychique qu’elles ont d’elles-mêmes dépasse largement la réalité de leurs mensurations. L’impossible rencontre, ainsi  matérialisée, est douloureuse.

L’expérience pratique des Psychomotriciennes et les exercices visant à mesurer les troubles de l’image corporelle sont autant de preuves.

 

Le plaisir de lire cet article est sans doute lié,  au-delà des hypothèses génétiques, car nous savons que « tout peut-être génétique », à  la reconnaissance de l’innocuité des médicaments et surtout à l’introduction de méthodes telle que la pleine conscience.

Il serait  effectivement  intéressant d’ouvrir cette pathologie aux nouveaux modes de recherche et d’investigation telles les IRM fonctionnelles et toutes les solutions qu’ouvrent aujourd’hui les neurosciences.

Dans notre pratique, par exemple, nous avons introduit depuis plusieurs années des stimulations magnétiques transcrâniennes dans le cadre d’une trajectoire de soins comportant l’apprentissage de l’auto hypnose, la pleine conscience, la psychomotricité, la remédiation cognitive et les différentes approches habituellement pratiquées.

 

Ces nouveaux axes de traitement devraient permettre, dans la pratique, de changer radicalement les modes de prise en charge hospitalière de cette pathologie, de rompre avec les contrats de poids, de ne plus contrarier le symptôme mais au contraire, de l’adouber pour le faire évoluer et de substituer les hospitalisations strictes à des prises en charge ambulatoires ou d’autres modes d’accompagnement de jour.

 

Dr Alain Meunier

World Eating Disorders Action Day

Aujourd’hui est un grand jour! C’est la 1ère journée mondiale consacrées aux Troubles du Comportement Alimentaire. Ce sont nos amis nords-américains qui ont lancé cette initiative afin de développer les connaissances sur ces troubles ainsi que leur traitement. Cette journée de mobilisation donne un grand espoir pour la suite, afin que les personnes qui souffrent de troubles du comportement alimentaire puissent être mieux soutenues, comprises et accompagnées dans le soin, sans oublier leurs proches. N’hésitez pas à partager afin de participer à une meilleure compréhension par le public!

Afficher l'image d'origineWorld Eating Disorders Action Day

 

 

 

Petite vidéo de l’équipe de La Note Bleue : LNB_WEDAD_H264

Et pour la petite histoire, Keanu Reeves et toute l’équipe du film (actuellement en post production) « To the Bone », se sont aussi mobilisées pour cette journée. On attend la sortie du film !