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Corps et image du corps

imagesrelation corps_espritDans les Troubles du Comportement Alimentaire, on fait souvent référence à la problématique du corps et de l’image du corps mais de quoi s’agit-il ?

Que représentent le corps propre et l’image du corps ?Comment se construit la perception de son propre corps ? Comment mène-t-elle à la perception de soi, à la conscience de soi ?Quelques réponses en quelques lignes :

 

Quand on parle du corps…

On parle de « corps propre », c’est-à-dire sa propre matière physique mais aussi « ce que je ressens, dans mon corps et à propos de lui », de façon presque double, à la fois un ressenti de l’intérieur et une vision de l’extérieur, de façon quelque peu dissociée…

C’est l’expérience du mouvement du corps dans l’espace qui unifie ce double ressenti… ce depuis l’enfance.

En fait, la première image du corps se forme avec les premiers mouvements …

Dès les premiers mois, l’enfant découvre le monde par le mouvement : ce sont les expériences motrices qui lui Image du corpspermettent d’appréhender son corps, ses possibilités de mouvement, l’espace autour de lui, les objets et l’autre.

C’est ainsi qu’il prend conscience de lui-même, qu’il se forme sa première « image » de lui-même, par la motricité. Ainsi, son « intelligence », son psychisme, se développent par le mouvement c’est pourquoi on qualifie le développement de psychomoteur.

Le tout-petit se regarde avec intérêt, dans le miroir et met plusieurs mois à comprendre que c’est son image, son corps qu’il voit.

Comment passe-t-on des expériences, du vécu corporel (postures, mouvements, sensations…) à l’image du corps ?

« Le vécu corporel appartient au monde de la sensation alors que l‘image du corps appartient au monde de la perception. » P. André – T. Benavidès – F. Giromini

C’est à partir des sensations (des différents canaux sensoriels), du vécu corporel (expériences motrices du tout-petit enfant, enfant puis adulte…) que s’élabore l’image du corps. L’image du corps est faite de ces sensations selon la manière dont elles sont perçues et de la charge émotionnelle et affective associée à ce vécu.

 

Un vécu corporel des expériences motrices La perception du vécu corporel des expériences motrices

Sous le regard de l’autre

Postures

Mouvements

Sensations

Avec des émotions : plaisir, peur…
De différentes manières : sécurisantes, mises en danger…
Avec une charge affective

En relation avec quelqu’un de proche : bienveillant, malveillant

==>> Ainsi, une image de son corps se dessine peu à peu

En effet, mouvement, émotion, relation et image du corps vont de pair.

L’expérience motrice est « toujours liée directement ou non à une expérience émotionnelle, imposée par une relation à autrui. » Michel Bernard

Mouvement, émotion & relation sont étroitement liés.

La construction de l’image du corps, étape de l’image de soi, passe par cette motricité empreinte d’émotion.

Quelques définitions

Un premier niveau de représentation de notre corps est le schéma corporel. On peut le définir comme

– la « cartographie » que nous construisons par les expériences de la forme de notre corps et de nos capacités de mouvement dans l’espace,

– «  l’image tridimensionnelle que chacun a de soi-même qui s’organise grâce aux liens entre la perception et l’action » ( Schilder ).

L’image du corps peut se définir comme «  la façon dont notre corps nous apparaît à nous-mêmes » Schilder

« L’image du corps est l’idée, en perpétuel remaniement, que chacun se fait de son corps ; elle traduit ce que nous percevons à chaque moment et dans la relation aux autres , des qualités de notre corps.

L’image du corps est une représentation imaginaire, et qui reflète à la fois et en même temps le vécu passé le plus lointain aussi bien que l’actuel. « C. Pavot (2008)

Lien avec l’image de soi

L’image du corps peut également être assimilée à la représentation de soi, c’est-à-dire au « corps qui médiatise la relation à l’autre et agit comme le passage entre le dedans et le dehors, entre le Moi et les autres ».M. Guiose / A. Sanglade

Des ouvrages pour aller plus loin

Le corps, Michel Bernard– Le corps par Michel Bernard parcourt l’histoire de ces quelques notions

– L’image inconsciente du corps de F. DoltoL'image incinsciente du corps-Dolto

« L’image du corps est propre à chacun, liée au sujet et à son histoire ; elle est «  la synthèse vivante de nos expériences relationnelles… « .

 

 

Blanche Augarde-Dollé, Psychomotricienne

 

La Note Bleue vous souhaite un très belle année 2016!

Si
Bonne Année 2016
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être que penseur ;
Si tu sais être dur, sans jamais être en rage,
Si tu sais être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral et pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois les Dieux la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme mon fils !

Rudyard Kipling (1910)

Traduction : André Maurois (1918)

If

If you can keep your head when all about you
Are losing theirs and blaming it on you,
If you can trust yourself when all men doubt you,
But make allowance for their doubting too;
If you can wait and not be tired by waiting,
Or being lied about, don’t deal in lies,
Or being hated, don’t give way to hating,
And yet don’t look too good, nor talk too wise:

If you can dream—and not make dreams your master;
If you can think—and not make thoughts your aim;
If you can meet with Triumph and Disaster
And treat those two impostors just the same;
If you can bear to hear the truth you’ve spoken
Twisted by knaves to make a trap for fools,
Or watch the things you gave your life to, broken,
And stoop and build ’em up with worn-out tools:

If you can make one heap of all your winnings

And risk it on one turn of pitch-and-toss,
And lose, and start again at your beginnings
And never breathe a word about your loss;
If you can force your heart and nerve and sinew
To serve your turn long after they are gone,
And so hold on when there is nothing in you
Except the Will which says to them: “Hold on!”

If you can talk with crowds and keep your virtue,
Or walk with Kings—nor lose the common touch,
If neither foes nor loving friends can hurt you,
If all men count with you, but none too much;
If you can fill the unforgiving minute
With sixty seconds’ worth of distance run,
Yours is the Earth and everything that’s in it,
And—which is more—you’ll be a Man, my son.

Rudyard Kipling (1910)