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Journée mondiale de sensibilisation aux troubles alimentaires

Les troubles du comportement alimentaire dérangent, sont incompris, mal diagnostiqués, mal soignés, complexes, meurtriers… Mais on en guérit! Aujourd’hui est la journée mondiale de sensibilisation aux troubles alimentaires.

Partagez pour informer, permettre l’ouverture d’un dialogue, de sortir de l’isolement, d’accentuer la compréhension et de sortir des préjugés encore trop nombreux…

Voici les 9 vérités soutenues par la Journée mondiale de sensibilisation aux troubles alimentaires :

 

Et voici les 9 objectifs de la Journée mondiale de sensibilisation aux troubles alimentaires :

Dalida et l’anorexie mentale…

« Quand elle était petite, elle était différente. Le regard des autres sur elle a toujours été important. Dalida n’est pas n’importe quelle femme » (extrait de la bande-annonce du film Dalida).

Il y a quelques jours, je suis allée voir le film Dalida au cinéma, et j’ai été submergée par l’émotion durant quasiment toute la projection. Au début, je me disais « tiens c’est bizarre, elle a des comportements d’anorexiques… », et puis j’ai laissé ce commentaire dans un coin de ma tête pour profiter du film. Cependant, plus ça allait, plus je voyais Dalida, dont je ne connaissais pas la vie, comme une anorexique, c’était flagrant. Je la comprenais à 100% dans sa recherche de l’Amour, dans sa quête du bonheur, dans sa relation avec les autres, dans sa dévotion, et dans sa passion. Vint le moment où Dalida se fait vomir à plusieurs répétitions, et là c’était clair pour moi : elle était bel et bien atteinte d’anorexie mentale. A un moment, on voit bien Dalida amaigrit, refusant de s’alimenter, fatiguée et lasse. Plus le film passait, plus j’étais transpercée par cette découverte, et plus je ressentais de la compassion pour cette belle personne. Le tout ponctué d’un très beau jeu d’actrice et de musiques toutes plus émouvantes les unes que les autres. J’ai pleuré plusieurs fois pendant le film et surtout après, en sortant de la salle où j’ai déversé un torrent de larmes ! J’avais l’impression de connaître la vie de Dalida bien plus que tous les autres spectateurs qui venaient de visionner le film, j’avais envie de dire à tout le monde « ne vous rendez-vous pas compte quelle était anorexique ? ».

Plusieurs éléments m’ont mis la puce à l’oreille. Tout d’abord, l’enfance de Dalida, avec plusieurs traumatismes sociaux (humiliations à l’école, rejet de ses camarades, mauvaise intégration), et familiaux (arrestation de son père dont on l’a privée, père violent envers la maman, etc.). Dalida, qui n’avait déjà pas confiance en elle et qui avait peur du regard des autres, a ainsi reçu une image choquante de la relation Homme-Femme au sens large. Elle n’a pas reçu tout l’amour de son père dont elle avait besoin et elle s’est retrouvée confronté à des « problèmes de couple » graves déformant ainsi sa vision de la vie amoureuse.

J’ai surtout beaucoup ressenti le manque d’amour et la solitude dont Dalida souffre. Elle excelle dans son domaine, elle a « tout » pour elle, elle est idolâtrée, elle est belle, et elle est intelligente. Tout pour être heureuse, me direz-vous. Malgré cela, on perçoit tout de suite l’immense vide intérieur auquel elle est confrontée. Oui, Dalida excelle, oui Dalida a d’immenses qualités professionnelles et personnelles, mais Dalida aspire à autre chose. Quelque chose de plus grand, de plus profond, de plus « léger », et de plus humain. Je perçois là une recherche de spiritualité, une quête de sens, une volonté de se « verticaliser » pour aller chercher des réponses à ses questions. C’est aussi pour moi, une opposition entre la Terre, ce « bas monde » dans lequel une partie d’elle est reconnue, et à l’inverse, le haut, le divin, l’Eternel, l’Absolu dans lequel elle aimerait se révéler. On pourrait y voir là, l’ambivalence bien connue des anorexiques. Les deux personnalités qui ont du mal à s’accepter, à vivre en harmonie. Dans l’esprit de l’anorexique, il n’y a de la place que pour une seule personne, ainsi l’une des deux combat l’autre. Dans le film, c’est l’opposition entre Dalida la chanteuse talentueuse, « parfaite » dont on parle, et Yolanda la femme, humaine, sensible, qui n’a pas confiance en elle, qui se cache et qui est évincée du devant de la scène.

Le rapport à la féminité est également bien mis en avant avec le grand désir de Dalida de faire des enfants et son immense amour pour eux. Le fait qu’elle ne puisse pas en avoir est un élément supplémentaire qui a aggravé son anorexie mentale. Car dans ce monde superficiel et plein de paillettes, en quoi la vie vaut-elle la peine d’être vécue si on ne peut pas la donner ? Si on ne peut pas la partager ?

D’autres signes très évocateurs étaient présents comme son hyperactivité et son contrôle. Dalida n’arrêtait pas, enchainait les tournées, les plateaux de télévision, les voyages dans le monde ; elle s’est même mise à danser sur scène pour suivre la mode de l’époque et devait ainsi répéter sans cesse. De plus en plus marquée par les éléments tragiques de sa vie, on assiste à un enfermement de Dalida. Elle s’enfermait dans son métier pour ne pas penser au reste, c’était sa coquille, sa carapace, afin de se sentir protégée de l’extérieur, de ses éventuelles agressions.

J’ai été plus que surprise en voyant se film, car j’ai ressenti une connexion très forte entre le personnage de Dalida et moi qui ai également connu l’anorexie mentale. C’est comme si j’avais pu lire en elle son mal-être, comme si je le comprenais. J’avais l’impression que son entourage proche ne la voyait que comme une femme fragile et vulnérable qu’il fallait prendre avec des pincettes, mais j’ai surtout vu en elle sa force intérieur, son envie de donner du sens, son envie de partager sa vie (avec un homme, avec un enfant, avec son public, avec le monde extérieur), et son envie d’exister.

Dalida n’était pas folle ni malade au sens médical du terme, elle était « malade d’amour » comme elle le chante si bien dans « Je suis malade ». Cette chanson est une déclaration d’amour très puissante. Elle a tellement d’amour a donner, qu’elle en souffre, et c’est ce que j’appelle la passion. Comme toutes les anorexiques, c’était une personne aimant « à la folie », qui croyait du plus profond de son âme en l’Amour mais qui n’a pas réussi à trouver sa place dans un monde qui pourtant l’acceptait tout entière. Mes larmes ont largement coulé lors de l’interprétation de cette chanson parce que j’ai trouvé magnifique le fait de pouvoir chanter haut et fort, debout devant le monde entier, cet immense besoin d’amour. Elle assume le fait d’être complètement perdue, et ceci est pour moi une demande à l’aide, très explicite. A bon entendeur…

La réalisatrice du film a prononcé ces mots sur le plateau de Michel Drucker : (Dalida était) « une femme à la recherche du bonheur, tournée vers l’extérieur. Elle s’est oubliée, elle a cherché l’amour à l’extérieur ». Après avoir fait des recherches sur Dalida, je n’ai pas trouvé de mention qui parle d’une éventuelle anorexie mentale, mais cette phrase n’a fait que renforcer mon sentiment par rapport à la chanteuse.

Ceci est pour moi le début de la compréhension de notre chère anorexie.

Et-vous, qu’en avez-vous pensé ?

Emmanuelle

« Chère Anorexie » – Documentaire Arte

chere-anorexie-boutique-arteARTE : « À travers les témoignages poignants de malades et de soignants en Europe, une enquête sensible sur l’énigme de l’anorexie, dont la prise en charge ne cesse d’évoluer, à travers des thérapies complémentaires, y compris familiales ou artistiques. »

Voilà le programme que nous propose Arte mardi 18 octobre à 22h35, ou en video à la demande du 18 octobre au 17 décembre 2016.

Chère Anorexie – Arte

 

Groupe de méditation

L’association vous propose des sessions de méditation en groupe afin de vous offrir une parenthèse, un espace pour vous poser et être à l’écoute de vos sensations.groupe-meditation-la-note-bleue

Une session comprend 5 séances (4 séances hebdomadaires, puis une séance un mois après) et qui durent une heure et demie. N’hésitez pas pour de plus amples informations à télécharger la plaquette ou à contacter Charlotte au 06.14.98.34.97.

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Comment choisir une psychothérapie quand on souffre d’anorexie, de boulimie?

Comprendre que l’on souffre n’est pas mince affaire. Comprendre que l’on souffre d’un trouble alimentaire et que l’on ne peut pas s’en sortir seul est une étape. Faire la démarche pour une prise en charge est parfois douloureux et compliqué. Choisir un psychothérapeute devient un exploit!

Avant toute chose, il ne faut pas oublier qu’une psychothérapie seule pour traiter les troubles alimentaires N’EST PAS EFFICACE. Cette maladie nécessite une prise en charge pluridisciplinaire car il s’agit de maladies complexes qui touchent différentes sphères (alimentaire, psy, corporelle). Vous n’allez pas prendre uniquement un sirop pour votre gorge qui est irritée quand vous souffrez d’une grippe fiévreuse… Mais la psychothérapie est un aspect de la prise en charge, et nous allons tenter ici de vous aider à démêler quelques nœuds.

C’est quoi un « psy »?  Quel type de psychothérapie existe et laquelle choisir? et enfin comment et qui choisir?

Le « psy »

Sous ce terme se cache 3 praticiens : le psychiatre, le psychologue (clinicien) et le psychothérapeute. Ils ont pour objet d’étude l’être humain et ses souffrances.

Le psychiatre : Statut légal protégé, diplôme reconnu, 10 à 12 ans de formation. Il est un médecin spécialiste. Il peut diagnostiquer et traiter les maladies psychiatriques en utilisant la médecine. Pour cela, il peut prescrire des médicaments et il peut aussi effectuer une psychothérapie, s’il est psychiatre–psychothérapeute.

Le psychologue (clinicien) : Statut légal protégé, diplôme reconnu, 5 ans de formation. Il est un professionnel des sciences humaines. Il est spécialisé dans la compréhension du fonctionnement et de la dynamique psychique de la personne, ainsi que dans la psychopathologie. Pour cela il est formé à l’utilisation de l’entretien psychologique, et à l’utilisation et l’interprétation des tests psychologiques lors de bilans. Il peut aussi être psychothérapeute pour le traitement des pathologies psychiques.

Le psychothérapeute : Statut légal protégé, diplômes et formations variables. Il propose des prises en charge pour le développement et la connaissance de soi, ou pour les souffrances et maladies psychiques.

La psychothérapie

Différentes types de psychothérapies existent : la Psychanalyse (le plus souvent selon Jung, Freud ou Lacan), la Thérapie Rogerienne, la Gestalt Thérapie, les Thérapies Systémiques (familiales, stratégiques, brèves…), les TCC (Thérapies comportementales et cognitives), la Thérapie Transpersonnelle, la Thérapie Intégrative… Elles font référence à des théories différentes. Il s’agit alors des différents filtres de pensée et grilles d’analyse pour comprendre les dynamiques psychiques d’une personne. La façon de travailler sera donc différente.

Quel type de psychothérapie choisir pour les troubles alimentaires?

En fait, c’est à vous de choisir! Dans les sciences humaines, nous savons aujourd’hui qu’aucun des types de psychothérapie n’est plus efficace qu’un autre. C’est « l’alliance thérapeutique » qui est importante. Il s’agit de la collaboration mutuelle, le partenariat entre le patient et le thérapeute dans le but d’accomplir des objectifs fixés. Cette coopération et cet engagement sont les « critères » d’une bonne psychothérapie. Les outils ou la méthode sont en fait secondaires, tant que le thérapeute les maîtrise. Il faut donc vous demandez si la personnalité du psy et sa manière de comprendre et d’aborder vos difficultés vous convienne. Réponse de psy me direz-vous? En effet, je ne peux pas vous dire quel type de psychothérapie choisir, mais je peux vous dire de vous écouter vous. Essayez de rencontrer un psy près de chez vous, ou un psy qu’on vous a conseillé. Et si vous sentez que cela ne vous convient pas, dîtes lui. Les psys sont là aussi pour vous orienter et vous aider à aller voir ailleurs!

Mais une chose est très importante, choisissez aussi un psy qui est SPÉCIALISÉ DANS LES TROUBLES ALIMENTAIRES. Ces maladies sont très complexes, et il est nécessaire d’avoir un spécialiste qui vous suit, sinon il ne comprendra pas ce que vous lui racontez, ce que vous vivez… Au mieux il vous soutiendra, mais il ne vous aidera pas à guérir.

En résumé, trouver un psy dont la personnalité fonctionne avec la vôtre, quelque soit le type de psychothérapie qu’il pratique, et surtout qui est spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire.

Ce qui vous sera très utile en parallèle de la psychothérapie ou en attendant de trouver le bon psy, c’est de lire. Informer vous au maximum sur les troubles alimentaires et sur le fonctionnement de votre anorexie, de votre boulimie ou de votre hyperphagie. La bonne psychothérapie commence par vous permettre de mieux comprendre les mécanismes de cette maladie qui vous fait souffrir pour mieux la combattre. Si vous ne connaissez pas ou si vous ne voyez pas votre ennemi, comment l’attaquer?

Aude Réhault (Psychologue Clinicienne – Psychothérapeute)