10 conseils à l’entourage

L’anorexie mentale est une maladie qui altère l’équilibre alimentaire de votre enfant, de votre ami(e) ou de votre conjoint. Mais c’est avant tout une maladie psy, aussi en lien avec un trouble de l’image corporelle. Elle traduit un mal-être important, qui trouve une expression dans un comportement alimentaire alarmant (restriction ou crise de boulimie, vomissements…). Cette maladie est donc complexe et nécessite d’être abordée avec subtilité, patience et compréhension.

  1. Essayez de parler d’autre chose que de la nourriture. Votre enfant ou votre ami(e) y pense chaque minute qui passe. C’est source d’obsession, d’angoisse, de dégoût, donc n’en rajoutez pas une couche!
  2. Apportez votre écoute, sans jugement… Favorisez le dialogue sur tout ce qui n’est pas alimentaire. Votre enfant ou votre ami(e) souffre. Ce dont il ou elle a besoin n’est pas de manger ou d’arrêter de manger, mais d’être entendu(e). Dîtes – lui que vous êtes là pour elle ou lui, que vous serez toujours là.
  3. Évitez tous commentaires sur la façon dont il ou elle devrait manger. L’un des symptômes des troubles du comportement alimentaire est le contrôle. Toute perte de contrôle ou toute ingérence dans ce qui est maîtrisé est source d’angoisse très importante. Laissez cette lourde tâche aux professionnels qui accompagneront votre enfant ou votre ami(e).
  4. De la même manière, ne forcez pas votre enfant ou votre ami(e) à manger. Vous serez confrontés à un mur qui a des bases bien plus solides que vous ne l’imaginez. Il vaut mieux dépenser votre énergie à essayer de l’aider et de l’accompagner vers une démarche de prise en charge.
  5. Ne faites aucun chantage avec la nourriture, il/elle n’est pas un animal. Il n’y a que vous que cela rassure, il s’agit de votre frustration et de votre impuissance face à ce qui vous dépasse.
  6. Évitez tout commentaire sur l’aspect physique. Votre enfant ou votre ami(e) ne se perçoit pas comme il ou elle est. Le trouble de l’image corporelle est un des symptômes des troubles du comportement alimentaire. Celui-ci consiste dans l’incapacité de la personne à se percevoir tel qu’elle est réellement. Il ou elle ne sera en rien rassuré(e) par vos remarques, et vous n’êtes pas à l’abri de toutes déformations de sa part : « tu as bonne mine » pourrait être perçu comme « j’ai pris trop de poids », ou « regarde comme tu es maigre » peut réveiller des angoisses qui sont de toute façon présentes, ou l’encourager dans la restriction).
  7. N’hésitez pas à partager les repas avec votre enfant ou votre ami(e). Il ou elle sera de toute façon angoissé(e), mais au moins vous ne lui fermez pas la porte.
  8. N’éliminez pas de catégories alimentaires dans votre équilibre alimentaire (« trop gras », « trop sucré », « pas sain »). Cela ne fera que renforcer l’un des symptômes : la sélection alimentaire.
  9. Prenez le temps et concentrez votre énergie dans les démarches de soin. Les structures spécialisées sont trop rares en France, donc trouver des professionnels spécialisés devient un parcours du combattant. Votre enfant ou votre ami(e) doit faire face à deux ennemis : le manque de spécialistes : « qui peut me comprendre? » – « Qui peut me soigner? » Et soi-même : il existe une ambivalence dans ces maladies qui fait que la prise de conscience et la prise en charge peuvent être instables et rythmées par des « mais je ne suis pas si malade ». Soutenez le ou la, il ou elle aura besoin de vous.
  10. Lisez, rencontrez des anciens malades, des parents, des médecins, des psy… Vous pouvez emmener votre enfant ou votre ami(e), et surtout cela vous permettra de mieux comprendre cette maladie si complexe, et donc d’apporter une aide de plus en plus efficace.

Aude Réhault

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