L’anorexie mentale se déclare le plus souvent à l’adolescence. C’est peut être pour cela que ces jeunes femmes souffrant d’anorexie mentale sont plus exposées que celles plus âgées.
S’agit-il du même type d’anorexie?
Lorsque l’anorexie se déclenche après l’adolescence, il peut s’agir non pas d’une anorexie mentale, mais d’une anorexie en tant que symptôme d’autre chose, comme une dépression par exemple. Dans ce cas là on ne retrouve pas tous les traits du « mental anorexique » ; l’anorexie, la restriction alimentaire, est alors associée à une perte de l’appétit liée à l’état dépressif.
Cependant, l’anorexie mentale peut survenir après l’adolescence, et la maladie se définit de la même manière dans les deux cas. Mais cela n’arrive pas du jour au lendemain. L’anorexie mentale reste une maladie qui est liée à l’adolescence. En effet, c’est durant cette étape du développement du psychisme humain que la maladie s’installe, là où il y a une souffrance, une fragilité. Elle vient se positionner à ce moment et construire une sorte d’armure, de protection autour de la personnalité pour empêcher toute agression. Mais l’intensité des symptômes, en particulier alimentaires, n’est pas forcément très forte, et c’est pour cela que parfois l’on ne ressent ou ne voit rien d’anormal à cet âge. C’est plus tard, peut être face à une difficulté importante ou suite à une accumulation d’épreuves que les symptômes peuvent s’intensifier et devenir visibles ou engendrer une souffrance.
Ceci rappelle bien que l’anorexie mentale n’est pas qu’une difficulté alimentaire! La sélection d’aliments, la restriction importante, les conduites alimentaires aberrantes ne sont que la partie visible de l’iceberg, c’est pourquoi parfois ils peuvent être très discrets et n’apparaître que bien plus tard. Ou alors c’est l’aménorrhée qui devient problématique lorsque la femme cherche à avoir des enfants, et c’est à ce moment que la recherche diagnostic se fait…
Cela se soigne-t-il de la même manière?
Il s’agit de la même chose, donc les directions du soins sont identiques : prise en charge pluridisciplinaire avec un psy, un nutritionniste ou une diététicienne, une psychomotricienne ou un thérapeute corporel. Mais il s’agit quoiqu’il en soit d’adapter les prises en charge en fonction de chaque personne, de là où elle en est, de l’intensité des symptômes, et de ce qu’elle souhaite modifier.
Aude Réhault
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