Je ne suis pas assez malade pour demander de l’aide

Combien de fois ai-je pu entendre cette phrase? C’est une considération que j’ai toujours trouvé étonnante…

Parfois, une personne qui souffre d’un trouble alimentaire n’ose pas ouvrir la porte d’un spécialiste car elle ne se sent pas légitime. Comme si ses symptômes, ses souffrances n’étaient pas à la hauteur, ou pas assez importants. Mais par rapport à quoi? « Par rapport à ce que l’on peut voir à la télé »… Ou alors « c’est pas très grave, il y a des jours où ça va. » Ou encore « Je peux m’en sortir toute seule, c’est pas si compliqué de manger normalement, tout le monde le fait ». Oui sauf que par définition, un trouble alimentaire, c’est une difficulté à manger « comme tout le monde »…!

Mais que faut-il attendre finalement? D’être en-dessous de 30kg? Faire des crises de boulimies jusqu’à s’endetter ou voler? Vomir 6 fois par jour au point de ne plus pouvoir vraiment travailler? Ces évolutions, je ne les souhaite à personne. Alors pourquoi attendre que l’état soit grave, au point d’en être terriblement humiliant et dangereux? Pourquoi ne pas laisser sa fierté de côté et prendre au plus vite les conseils de ceux qui connaissent très bien la maladie et peuvent vous aider à déjouer ses mauvais tours?

N’oublions cependant pas la difficulté à trouver des spécialistes! Il est vrai que j’entends aussi souvent des personnes qui ont pu faire les démarches de soin suffisamment tôt, mais sont « tombées » sur des médecins ou thérapeutes qui n’étaient pas vraiment des spécialistes, et qui ont finalement mal conseillé, voire facilité l’aggravation de la maladie. Alors faites attention à la personne que vous choisissez de consulter lorsque vous êtes prêt à vous lancer. Et n’oubliez pas que les soins à distance se développent de plus en plus si vous ne trouvez personne près de chez vous.

Aude Réhault


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